Biodiversité: l’agriculture dépasse le dilemme partager ou épargner les terres

Agriculture et biodiversité se réconcilient avec des paysages en mosaïque. Rendements stabilisés, eau mieux gérée, habitats connectés.

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Face aux sécheresses, aux rendements instables et aux espèces en recul, la biodiversité s’invite au cœur des fermes. Le fameux dilemme entre production et nature semble pourtant changer de visage.

Partager ou épargner les terres ? Un faux choix qui s’efface

Pendant des années, le débat a opposé deux camps. Deux approches historiquement opposées : « partager » des terres agricoles plus extensives, ou « épargner » des zones sauvages grâce à des rendements élevés ailleurs. Ainsi, la première mise sur des pratiques douces dans tout le paysage. En revanche, la seconde concentre la production pour libérer de l’espace à la biodiversité.

Des travaux récents nuancent ce face‑à‑face. En effet, les résultats dépendent de l’échelle, du relief et des espèces. De plus, les services écosystémiques et l’eau pèsent sur les choix. Par conséquent, les mosaïques de paysages combinent souvent mieux production et biodiversité.

La question n’est plus binaire. Désormais, la pertinence se juge localement, au fil des parcelles. Aussi, le climat, les marchés et les habitats voisins orientent les choix agronomiques. Et la biodiversité réagit différemment selon la configuration des milieux.

« Le débat n’est plus de choisir, mais d’agencer intelligemment terres, cultures et biodiversité. »

Changer d’échelle : du champ au paysage

Sur le terrain, agir à trois échelles d’action change la donne. Ainsi, on ajuste d’abord les rotations et l’occupation des sols à la parcelle. Puis, on relie les fermes par des haies et des bords de champs. Enfin, on coordonne bassin versant et réserves pour soutenir la biodiversité.

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Le « partager » et l’« épargner » deviennent alors complémentaires. De plus, des corridors réduisent la fragmentation et améliorent la pollinisation. En revanche, l’intensification isolée peut aggraver l’érosion et l’eau. Par conséquent, planifier les usages renforce la biodiversité tout en sécurisant les récoltes.

  • Cartographier habitats, sols, pentes et pressions avant d’agir.
  • Viser une trame continue de haies, mares et bandes enherbées.
  • Concentrer les intrants sur les parcelles les plus adaptées.
  • Réanimer les jachères et les bords de champs stratégiques.
  • Suivre quelques indicateurs simples et les partager entre voisins.

Des solutions hybrides sur le terrain

Haies, mares, prairies temporaires et couverts abritent des auxiliaires. Ainsi, ces structures limitent les intrants et stabilisent les rendements. De plus, elles réduisent le ruissellement en période de pluie. Et elles créent des refuges utiles à la biodiversité.

Sur les meilleurs sols, produire plus proprement peut éviter de défricher ailleurs. En parallèle, des noyaux protégés sont gérés pour les habitats sensibles. Aussi, des zones tampons atténuent les fuites d’azote vers les rivières. Ce couplage soutient la biodiversité sans sacrifier l’alimentation.

Les politiques publiques jouent un rôle. Ainsi, des contrats pluriannuels encouragent les haies, jachères et bandes enherbées. De plus, la formation et le conseil accompagnent les transitions. En bref, gouvernance et financement déterminent la trajectoire de biodiversité.

Mesurer ce qui compte

Les indicateurs doivent dépasser la simple richesse spécifique. Par conséquent, on suit l’abondance, les fonctions et la connectivité. Aussi, la santé des sols et les pollinisateurs entrent dans le tableau. Ce cadre relie productivité et biodiversité de manière vérifiable.

Mesurer coûte du temps. Ainsi, des suivis légers sur l’exploitation limitent la charge. De plus, capteurs et observations participatives comblent des trous de données. Et des protocoles simples aident à piloter la biodiversité au fil des saisons.

Cap sur l’action collective

Les agriculteurs n’agissent pas seuls. Désormais, collectivités, forestiers et gestionnaires de l’eau coordonnent leurs plans. Aussi, des paiements pour services écosystémiques sécurisent l’effort dans la durée. Ce cadre favorise une trajectoire de biodiversité compatible avec la sécurité alimentaire.

La demande oriente aussi les paysages. Ainsi, des marchés locaux et des marchés publics peuvent valoriser les pratiques vertueuses. En revanche, des importations bon marché déplacent les impacts. Par conséquent, la cohérence des filières pèse sur les choix quotidiens.

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L’adaptation au climat impose d’aller vite et bien. Aussi, investir dans des paysages connectés réduit les risques agricoles. De plus, la coopération renforce l’entraide entre voisins. Et la biodiversité devient alors un levier concret de résilience partagée.

Crédit photo © LePointDuJour


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