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Perdre son emploi secoue une vie. L’Allocation de retour à l’emploi (ARE) peut jouer le rôle d’appui immédiat. Voici ce qu’il faut savoir sur vos droits, la durée d’indemnisation et le calcul de l’allocation chômage.
ARE : qui y a droit aujourd’hui ?
Pour ouvrir des droits au chômage, vous vous inscrivez auprès de France Travail. Votre perte d’emploi doit être involontaire (fin de CDD, licenciement, rupture conventionnelle). Vous devez être apte, en recherche active, et résider en France. L’inscription déclenche l’étude de votre dossier et de vos droits ARE.
Vous justifiez d’un minimum d’activité sur la période de référence. La règle actuelle exige au moins six mois travaillés sur les derniers mois pris en compte, avec un cadre plus long pour les 53 ans et plus. D’autres critères comptent : âge, non-accès à la retraite, et situation administrative stable. L’organisme vérifie chaque point lors du diagnostic.
“L’ARE n’est pas un cadeau, c’est une assurance financée par le travail, conçue pour stabiliser un parcours et relancer une recherche d’emploi.”
Une démission n’ouvre pas de droits, sauf motif légitime (suivi de conjoint, non-paiement du salaire, violences, etc.) ou reconversion professionnelle validée par un conseiller et une commission. La fin de période d’essai à l’initiative de l’employeur est éligible. Le cas des indépendants répond à d’autres règles, plus restrictives.
Durée d’indemnisation : comment se calcule-t-elle ?
La durée de vos droits dépend d’abord du temps travaillé sur la période de référence. Un mécanisme de modulation conjoncturelle réduit la durée standard lorsque l’emploi résiste, avec un plancher qui évite les droits trop courts. Des maximums existent selon l’âge, plus élevés après 53 ans.
Selon la situation du marché, le curseur varie. Pour les demandeurs de moins de 53 ans, on observe souvent une durée maximale autour de 18 mois. Les 53-54 ans disposent d’une borne plus haute, et les 55 ans et plus d’un plafond supérieur. Le rechargement des droits reste possible après une reprise d’emploi d’une durée minimale significative.
- Droits ARE : inscription, perte d’emploi involontaire, activité minimale
- Durée modulée : liée au temps travaillé et au contexte du marché
- Carence et différés : délai de 7 jours et décalages selon indemnités
Au démarrage, un délai d’attente de 7 jours s’applique. Des différés d’indemnisation s’ajoutent si vous avez perçu des indemnités supra-légales ou des congés payés. Ces jours décalent le premier paiement, sans réduire les droits totaux. Anticipez votre trésorerie pendant cette phase.
“Comprendre la carence et les différés évite des semaines d’angoisse. Mieux vaut préparer un coussin de sécurité dès la fin du contrat.”
Montant de l’ARE : le calcul pas à pas
Tout part du Salaire journalier de référence (SJR), établi à partir des salaires soumis à cotisations sur la période de référence. Le calcul prend en compte les jours entre contrats, ce qui peut peser pour des parcours discontinus. Primes, variables et temps partiel influent aussi. Gardez vos bulletins et contrats, ils servent de base.
L’allocation journalière résulte de la meilleure de deux formules : 57% du SJR ou 40,4% du SJR + une part fixe. Un plancher et un plafond encadrent le résultat. Le montant versé chaque mois dépend du nombre de jours indemnisables. Des contributions sociales (CSG/CRDS) se déduisent dans certains cas.
Les hauts salaires subissent une dégressivité après un certain temps d’indemnisation. Les 55 ans et plus ne sont pas concernés par cette baisse. Si vous reprenez un emploi, même court, le montant s’ajuste. Le but reste de soutenir la reprise sans dépasser l’ancien salaire.
En activité réduite, vous pouvez cumuler une part de l’ARE avec le revenu d’emploi. La règle protège le retour au travail tout en prolongeant parfois la durée des droits. Il faut déclarer chaque mois vos heures et salaires à France Travail. En formation, l’ARE peut basculer vers une AREF dédiée à l’apprentissage d’un nouveau métier.
Démarches et suivi avec France Travail
Inscrivez-vous vite, idéalement dès le lendemain de la fin de contrat. Rassemblez pièces d’identité, attestations employeur, bulletins de paie, RIB. Un conseiller formalise avec vous le PPAE (projet personnalisé). Vos paiements commencent après le délai d’attente et les différés éventuels.
Actualisez-vous chaque mois, conservez les preuves de vos candidatures, et signalez toute activité. La notion d’offre raisonnable d’emploi encadre les échanges avec le conseiller. Vous pouvez demander un accompagnement renforcé ou une formation via votre CPF ou des financements publics. Les règles évoluent : vérifiez vos droits avec un simulateur et un rendez-vous dédié.
Cas pratiques, pièges à éviter, bons réflexes
Vous sortez d’un CDD de 14 mois. Vos droits chômage refléteront cette durée, modulée par le contexte. Si vous reprenez un mi-temps, un cumul emploi-ARE peut s’appliquer, avec un plafonnement lié à votre ancien salaire. Vos droits s’étirent souvent plus longtemps, ce qui sécurise la transition.
Vous avez démissionné pour une reconversion encadrée. D’abord, échangez avec un conseiller et bâtissez un projet solide. La commission de validation est décisive. Après accord, vous pouvez ouvrir des droits ARE et suivre une formation adaptée.
Trois écueils reviennent souvent : refuser sans motif une proposition conforme au PPAE, oublier l’actualisation mensuelle, négliger la carence liée à des indemnités élevées. Gardez chaque pièce justificative. Anticipez le budget des premières semaines. Et ajustez votre stratégie de recherche dès les premiers retours d’entretien.
Crédit photo © LePointDuJour