Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
L’Allocation aux adultes handicapés (AAH) garantit un revenu minimum aux personnes en situation de handicap. Elle ouvre des droits concrets, modulés par un calcul qui tient compte des revenus et du parcours de vie. Ce guide clarifie les règles actuelles, le cumul possible avec d’autres aides et les démarches clés.
AAH : droits d’accès et conditions
L’AAH vise les adultes dont le handicap freine l’accès à l’emploi ou l’autonomie. Deux voies d’éligibilité existent : un taux d’incapacité d’au moins 80 %, ou entre 50 % et 79 % avec une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi (RSDAE). Il faut vivre en France de façon stable et régulière, et avoir 20 ans (ou 16 ans si l’on ne dépend plus de ses parents).
La demande démarre par la MDPH de votre département. La CDAPH fixe le taux d’incapacité et la durée des droits. L’AAH peut être attribuée pour 1 à 5 ans, et parfois sans limitation de durée si le handicap reste stable avec un taux d’au moins 80 %.
“L’AAH n’est pas un bonus : c’est une base de sécurité qui permet de tenir, de soigner sa santé et de reprendre souffle.”
Mise en situation : quand l’AAH change une vie
Sarah, 32 ans, vit avec des douleurs chroniques et des troubles anxieux. Elle a repris un emploi à temps partiel après des soins. La déconjugalisation lui a rendu l’AAH, car seul son revenu compte désormais, pas celui de son conjoint.
Cette aide stabilise son budget et son suivi médical. Le calcul s’ajuste à son revenu d’activité. Elle peut cumuler l’AAH avec la prime d’activité, ce qui soutient sa reprise d’emploi.
À chaque changement, Sarah le signale à la CAF. Le montant varie, mais le cadre reste clair. L’AAH s’adapte à la vie réelle : soins, contrats courts, temps partiel.
- Condition d’accès : taux d’incapacité ou RSDAE et résidence stable en France
- Décision du taux et de la durée par la MDPH/CDAPH
- Montant modulé selon les revenus déclarés à la CAF ou à la MSA
Montant, calcul et revalorisation
Au 1er avril 2024, le montant maximum de l’AAH s’élève à 1 016,05 € par mois. L’État revalorise ce montant au printemps en fonction de l’inflation. En cas de changement de situation, la CAF ou la MSA peut recalculer vos droits au fil de l’eau.
“Le principe est simple : l’AAH complète vos ressources pour atteindre un seuil garanti, dans la limite du plafond en vigueur.”
Le calcul de l’AAH reste différentiel. On part du montant maximum, auquel on soustrait les ressources prises en compte après abattements applicables. Exemple indicatif hors abattements : si vos ressources mensuelles retenues sont de 300 €, l’AAH théorique est 1 016,05 € – 300 € = 716,05 €.
Depuis la déconjugalisation (octobre 2023), l’AAH d’un bénéficiaire en couple ne dépend plus des revenus du partenaire. Seules les ressources du demandeur entrent dans le calcul. Cette règle simplifie la vie et corrige des situations injustes.
À découvrirAAH : ces astuces qui existent pour obtenir le montant maximal de cette aide de la CAFEn cas d’activité professionnelle, la CAF applique des abattements spécifiques sur les salaires. Le cumul emploi-allocations devient plus lisible et plus incitatif. En ESAT, des règles propres s’appliquent ; l’AAH peut compléter la rémunération garantie.
Cumuls possibles : emploi, pensions, aides
AAH et emploi peuvent se combiner. La prime d’activité peut s’ajouter si les revenus d’activité la justifient. L’AAH peut aussi coexister avec certaines aides au logement et la MVA (sous conditions).
Avec une pension d’invalidité ou une pension de retraite, l’AAH peut jouer un rôle de complément jusqu’au plafond. Tout dépend de la nature de la pension et des montants. La CAF calcule un droit différentiel, sur justificatifs.
Démarches, décisions et conseils pratiques
Le parcours commence par la MDPH : dossier, pièces médicales, projet de vie. La CDAPH notifie le taux d’incapacité et la durée. Ensuite, la CAF ou la MSA instruit le droit financier et met en paiement.
Anticipez les délais, qui peuvent durer plusieurs mois. En cas d’accord, le versement prend effet à partir du mois suivant la demande, avec possible rétroactivité selon la date de dépôt. Gardez des copies de tous les échanges.
Signalez vite chaque changement de situation : emploi, arrêt, variation de revenus, déménagement, hospitalisation. Cette mise à jour évite les trop-perçus et sécurise vos droits. En cas de refus, le recours amiable peut corriger une erreur.
À découvrirVous comptez sur la prime de Noël ? Pourquoi l’AAH en est exclue, selon la CAFPour bien vivre l’AAH, pensez aux compléments adaptés. La MVA peut s’ajouter si vous vivez dans un logement indépendant avec une aide au logement. La PCH couvre certains besoins liés au handicap ; elle se combine avec l’AAH selon des règles distinctes.
Crédit photo © LePointDuJour