Néandertal: des traces de pas au Portugal réécrivent l’histoire en Europe

Au Portugal, des empreintes humaines ravivent le dossier Néandertal. Elles éclairent un mode de vie côtier confirmé par analyses 3D.

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Au bord de l’Atlantique, un ensemble d’empreintes fossiles ravive le débat sur Néandertal en Europe. Ainsi, ces traces découvertes au Portugal offrent une scène de vie figée, entre rivage, dunes et lagunes, que la science commence à décrypter.

Des empreintes qui bousculent le récit de la préhistoire européenne

Une succession de pas humains apparaît sur des surfaces sableuses consolidées, mises au jour par l’érosion et les tempêtes. De plus, ces pistes se lisent comme un carnet de terrain à ciel ouvert, avec variations de taille, de vitesse et de direction. Le style de marche évoque des individus robustes, adaptés aux terrains meubles, ce qui renvoie à Néandertal. En revanche, la prudence s’impose face aux reconstitutions trop rapides.

Les couches sédimentaires et la géomorphologie du site pointent vers le Pléistocène supérieur. Cependant, dater des empreintes reste délicat, car on date les sédiments qui les enferment, pas la peau qui a touché le sol. Les chercheurs recoupent alors plusieurs marqueurs pour asseoir une chronologie prudente, entre changements du littoral et phases climatiques. Ainsi, la présence possible de Néandertal s’inscrirait dans une période encore mal résolue à l’ouest de l’Europe.

Des pas, des tailles, des allures: que révèle la scène de marche?

Les longueurs de pas et les largeurs d’empreintes suggèrent un groupe mixte, avec adultes et jeunes, en mouvement sur un sable humide. Pourtant, toutes les pistes ne sont pas nettes, et certaines se recouvrent. Ce chevauchement traduit une fréquentation répétée d’un même passage. Ici, l’hypothèse Néandertal s’appuie autant sur la morphologie du pas que sur le cadre géographique et chronologique.

« Ces pas nous parlent d’une présence humaine tangible, à un moment où le vent, la mer et le sable composaient le quotidien. »

Comparée à d’autres sites ibériques, la scène portugaise s’intègre à un faisceau d’indices sur les rivages pléistocènes. De plus, plusieurs études dans la péninsule montrent des groupes circulant près des lagunes et des dunes, à la recherche de ressources. Cette convergence renforce la piste d’une occupation littorale saisonnière. Par conséquent, les pas complètent les outils et les os, souvent absents des zones battues par les marées.

Comment les scientifiques lisent et datent un sol foulé il y a des millénaires

La chaîne d’analyse repose sur la topographie fine des surfaces et la modélisation 3D (photogrammétrie), qui capte chaque creux. Ainsi, les chercheurs comparent profils de talons, profondeurs d’enfoncement et angles d’attaque des pieds. Ils ajoutent des mesures sédimentaires pour connaître l’humidité et la cohésion du sable au moment du passage. Ce faisceau d’indices renforce ou nuance l’attribution à Néandertal.

  • Une surface sableuse consolidée préserve des pas rares et fragiles
  • Les modèles 3D isolent la signature d’un pied humain ancien
  • La stratigraphie situe l’événement dans une séquence côtière
  • Les comparaisons ibériques offrent des repères morphologiques
  • La prudence s’impose sur l’âge précis et l’identité des marcheurs

La datation combine souvent l’OSL (luminescence stimulée optiquement) des grains de quartz et l’étude des faciès sédimentaires. Aussi, les variations du niveau marin servent de repères régionaux. Cette triangulation reste perfectible, mais elle réduit les marges d’incertitude. En bref, la méthode vise la cohérence plus que la précision absolue.

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Chaque piste subit des déformations: poids du marcheur, vitesse, humidité et micro-reliefs influent sur la forme. Cependant, les équipes corrigent ces biais par des référentiels expérimentaux. Elles croisent les empreintes avec les coupes stratigraphiques pour distinguer les pas originaux des traces déformées. Par conséquent, l’attribution à un groupe humain ancien gagne en robustesse, sans effacer toutes les zones grises.

Ce que cette découverte change pour l’histoire de l’Europe

Le littoral atlantique apparaît comme un couloir viable quand l’intérieur se refroidit. Ainsi, voir des pas sur ces rivages suggère des stratégies flexibles, où les ressources marines complètent la chasse terrestre. L’hypothèse d’un refuge occidental gagne du terrain avec ce site portugais. Pour Néandertal, cela élargit la carte des possibles en fin de glaciation.

La chronologie de la rencontre avec Homo sapiens reste discutée dans la région. Cependant, ces traces offrent une borne indépendante des grottes et des outils. De plus, elles rééquilibrent le regard vers les plaines côtières, trop souvent effacées par l’érosion. Néandertal y devient un acteur mobile, capable d’anticiper marées et saisons.

Préserver des empreintes éphémères, accélérer la recherche ouverte

Les pas fossiles sont vulnérables: une tempête peut les révéler, puis les effacer. Ainsi, la documentation rapide est cruciale, avec relevés, scans et archives publiques. Les protocoles de sauvegarde doivent être prêts avant chaque saison de mauvais temps. Néandertal ne laisse qu’une fenêtre étroite, que la science doit saisir sans délai.

Sur le terrain, la coordination entre municipalités, musées et laboratoires change la donne. Désormais, des équipes mixtes peuvent intervenir en quelques heures, grâce à des kits de relevés légers. Les habitants jouent aussi un rôle d’alerte, via des signalements encadrés. Néandertal traverse alors la plage d’aujourd’hui par le regard de tous.

Les étapes à venir viseront le recoupement: empreintes, outils lithiques, microfaune et pollens. Aussi, l’intégration avec les archives climatiques atlantiques affinera les fenêtres de temps. La péninsule ibérique restera un laboratoire clé pour comprendre les marges d’habitat. En bref, chaque nouveau site côtoie le risque d’effacement, mais il agrandit, pas à pas, l’histoire humaine.

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Crédit photo © LePointDuJour


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