Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
Le dimanche, jour sensible des familles recomposées
Surtout que le dimanche concentre tout : la fatigue, les agendas, les attentes. Les enfants changent de maison, de rythme, de repères. Sans cadre simple, la tension monte vite. Nous avons mis en place des rituels courts et clairs, qui tiennent dans nos vies réelles.
Premier levier : un dimanche prévisible. Même heure de lever, même déroulé, mêmes rôles. « Quand l’emploi du temps ne bouge pas, les enfants respirent. » On évite les surprises, sauf si tout le monde dit oui.
Deuxième levier : des transitions nettes. On nomme les moments : matin, midi, fin d’après-midi, soir. Chaque bloc a son objectif, son signal, sa durée. On réduit le flou, on garde de la douceur.
« Notre règle d’or : moins de débats, plus de rituels. Le cadre s’occupe du stress, nous on s’occupe des liens. »
Préparer le terrain dès le samedi
Le samedi, on fait un briefing express de 10 minutes. Qui vient, qui part, à quelle heure, qui fait quoi. On écrit sur un tableau simple, visible par tous. Un message court part au co‑parent pour valider les détails.
On prépare les sacs le soir : vêtements, doudou, devoirs, trousse de sport. Chacun coche une mini‑liste. « Le sac prêt le samedi, c’est du calme gagné le dimanche. » On met les sacs près de la porte, zips fermés.
- Tableau du week‑end rempli le samedi à 18 h
- Sacs bouclés et posés près de la porte
- Message de confirmation au co‑parent
- Menus simples notés pour dimanche
- Plan écran clair, minuteur réglé
Et on fixe aussi le plan sommeil : extinction des écrans une heure avant dodo, routine calme, lumière basse. On garde la même heure de coucher que la semaine. Et on réduit ainsi le « blues du dimanche » qui vient avec la fatigue.
Rituels du matin pour apaiser les transitions
Au réveil, on lance le même rituel : câlin, verre d’eau, petit‑déj simple. Chacun choisit entre deux options : tartines ou yaourt, jus ou lait. Ce choix réduit les luttes de pouvoir. On parle peu, on agit.
Avant midi, on fait une sortie courte : marché, parc, balade. « Le corps qui bouge, l’esprit se calme. » On rentre avant la faim. On garde notre énergie pour l’après.
À découvrirCode de la route : les nouvelles infractions et amendes 2025À la porte, on gère le passage : un rituel de départ pour ceux qui changent de foyer. Poignée de main secrète, check des sacs, phrase clé : “Tu es prêt·e, on est fiers de toi.” Ça sécurise et ça évite la crise de dernière minute.
Si la tension monte, on applique notre pause 90 secondes. On respire ensemble, on se tait, on se remet en route. Pas de sermon, juste un reset. On nomme l’émotion quand elle baisse.
L’après-midi sans tension
Après le déjeuner, on donne une mission commune : gâteau, Lego géant, puzzle, mini‑potager. « Faire ensemble coupe les conflits en deux. » On distribue les rôles, on fixe un temps : 45 minutes.
Ensuite, chacun a un temps perso de 30 minutes. Lecture, dessin, sieste, casque audio. L’adulte flotte et reste dispo. Le calme partagé retombe sur tout le monde.
On clôt ce bloc par un moment d’ancrage : photo du jour, trois kifs, merci à voix haute. Ça nourrit le lien. Et ça prépare le départ sans drame.
Le soir, refermer la semaine et se projeter
À 17 h, conseil de famille de 15 minutes. Un point qui a bien marché, un point à améliorer. « Quand chacun parle, la colère se vide. » On décide une petite règle pour la semaine à venir.
À 18 h, place à la routine logistique : douche, pyjama, sacs d’école, chaussures alignées. On met la table ensemble. Un repas simple, récurrent : soupe, pâtes, fruits.
Avant le coucher, on écrit une carte météo des émotions. Un soleil, un nuage, une pluie, dessinés par chacun. On prend note, sans juger. On garde les cartes dans une boîte.
Dernier geste : 10 minutes de temps un‑à‑un avec chaque enfant, si possible. Histoire courte, massage des mains, musique douce. « Ce moment me répare et me relie à toi. » On éteint tôt pour un lundi plus léger.
Nos garde‑fous pour éviter les dérapages
Règle 1 : pas de grands sujets le dimanche soir. Les débats d’argent, d’école ou d’ex exaspèrent tout le monde. On les note pour un créneau en semaine. On protège le lien avant tout.
À découvrirSécurité sociale : les remboursements qui changent cette annéeRègle 2 : un seul capitaine par moment. Le matin, c’est moi. L’après‑midi, c’est mon conjoint. « Quand on sait qui mène, on s’apaise. » Les enfants lisent mieux les signes.
Règle 3 : rester simple. Peu d’options, peu d’objets, peu de mots. On préfère la répétition utile aux plans parfaits. Le rituel fait le job, pas le décor.
Co‑parentalité, jalousies, écrans : nos réponses concrètes
Co‑parentalité : on s’écrit la veille, format check‑list. Heures, repas, dodo, devoirs, soin. « Mieux vaut un SMS clair qu’une dispute floue. » On évite les reproches, on parle besoins.
Jalousies et comparaisons : on fixe des tours. Chacun aura son moment et son droit de dire non. On bannit les « toujours » et « jamais ». On nomme les faits, pas les procès.
Écrans : on utilise des tickets de 20 minutes. Un ticket le matin, un l’après‑midi, un le soir si tout roule. Pas d’écran 60 minutes avant dodo. Le minuteur parle, pas nous.
Crises : on va au plus simple. On protège, on isole le conflit du reste du groupe, on revient après. Un verre d’eau, un endroit calme, une phrase clé : “Je t’écoute, on va y arriver.” On reprend le rituel là où il s’est arrêté.
Crédit photo © LePointDuJour