AJPA (proche aidant) : conditions et montants

AJPA proche aidant : conditions, montants, durée. Démarches CAF/MSA pas à pas. Astuces pour limiter l’impact sur vos revenus.

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Vous accompagnez un parent, un conjoint ou un ami fragilisé et vous devez lever le pied au travail. L’AJPA (Allocation journalière du proche aidant) peut compenser une partie de la perte de revenus. Voici les conditions, les montants et les démarches pour sécuriser ce congé.

AJPA : à quoi sert ce soutien pour le proche aidant

Le congé de proche aidant permet de s’absenter pour aider une personne en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Il se prend par jours ou demi‑journées et protège l’emploi. L’AJPA verse une indemnité pour compenser la baisse de salaire. La demande se fait auprès de la CAF ou de la MSA.

Ce droit concerne les salariés, mais aussi les indépendants et les fonctionnaires dans un cadre adapté. Le congé peut être fractionné pour coller au rythme des soins. Vous pouvez le poser en urgence si la situation se dégrade. L’objectif reste simple : vous laisser souffler sans lâcher la personne aidée.

« J’avais peur de tout perdre. L’AJPA m’a permis de réduire mon temps de travail et d’aider mon père, sans casser mon budget ni mon poste. »

Qui peut en bénéficier et pour qui

Vous devez entretenir un lien avec la personne aidée : conjoint, parent, enfant, allié, ou personne avec qui vous avez des liens stables et étroits. La personne aidée doit présenter un handicap lourd ou une dépendance avérée. Les critères portent sur un taux d’incapacité d’au moins 80 %, une carte mobilité inclusion invalidité, ou une APA avec un niveau de dépendance élevé. Une décision MDPH ou un plan d’aide sert souvent de preuve.

Le congé vise les situations où l’aide devient régulière et incontournable. Soins, rendez‑vous, gestes du quotidien : vous prenez le relais. L’AJPA vise ce temps pris sur votre activité. Elle ne rémunère pas une prestation de soins, elle compense une perte de salaire.

Montants, durée et plafonds

Le versement se fait par jour ou demi‑journée indemnisée. Le montant journalier de l’AJPA varie selon la situation familiale. Référence courante : environ 62 € par jour pour une personne seule et environ 52 € par jour pour une personne en couple, la demi‑journée valant la moitié. Le barème évolue chaque année : vérifiez le montant en vigueur au moment de la demande.

  • Jours ou demi‑journées indemnisables selon les absences
  • Montant variable selon la situation du foyer
  • Versement mensuel après déclaration des jours à la CAF ou à la MSA

La durée indemnisée reste limitée. Vous pouvez obtenir jusqu’à 66 jours d’AJPA pour une même personne aidée, sur l’ensemble de votre vie professionnelle. Vous pouvez étaler ces jours et les poser quand la situation l’exige. Chaque demi‑journée consommée compte pour un demi‑jour dans le plafond.

« Fractionner mes jours d’AJPA m’a aidée à gérer les soins à domicile, les bilans, et garder un équilibre avec mes collègues. »

Pendant ce temps, votre contrat de travail est protégé. Vous retrouvez votre poste ou un poste proche, avec une même rémunération. Le congé peut se cumuler avec un temps partiel, si l’employeur donne son accord. L’AJPA couvre les jours réellement non travaillés.

L’indemnité ne se cumule pas avec d’autres revenus de remplacement pour les mêmes jours. Sont visés les indemnités journalières maladie, maternité, accident du travail, l’AJPP ou une indemnisation chômage pour ces jours. En cas de doute, demandez à la CAF ou à la MSA quelle règle s’applique à votre dossier. L’objectif reste d’éviter deux prises en charge pour la même absence.

Démarches pas à pas

D’abord, posez le congé de proche aidant auprès de l’employeur. Le délai d’usage est d’un mois avant le début, sauf urgence. Indiquez les dates, la fraction en jours ou demi‑journées, et le motif. Pour les indépendants, consignez les périodes d’arrêt d’activité.

Ensuite, déposez la demande d’AJPA à la CAF ou à la MSA. Joignez la preuve du lien avec la personne aidée et un justificatif du handicap ou de la dépendance (notification MDPH, carte, APA, PCH, etc.). Ajoutez l’attestation d’absence ou la déclaration sur l’honneur des jours posés. Chaque mois, déclarez les jours pris pour déclencher le paiement.

Points d’attention, droits et cas pratiques

Le calendrier compte. Pour un versement fluide, envoyez les pièces à jour et signalez tout changement de situation. Adresse, foyer, reprise du travail : chaque élément peut influer sur le droit. Gardez vos justificatifs, agendas et attestations d’employeur.

Sur le plan social, la période peut ouvrir des droits liés à la retraite via des dispositifs dédiés aux aidants. Renseignez‑vous sur l’AVPF si vous réduisez fortement votre activité pour aider un proche handicapé. Le but est de ne pas perdre de trimestres du fait de l’aide. En cas d’arbitrage, demandez un point à votre caisse.

Vous pouvez alterner périodes d’AJPA et retour au travail si l’état du proche se stabilise. Le fractionnement reste la clé pour tenir dans la durée. Anticipez les pics de soins, les sorties d’hôpital, les rendez‑vous lourds. Parlez‑en avec le service de soins et l’employeur pour poser des dates utiles.

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Attention aux cumuls. L’AJPA ne couvre que les jours d’absence non payés par ailleurs. En cas de mi‑temps thérapeutique ou d’un autre congé, vérifiez jour par jour. Une vérification en amont évite un trop‑perçu et une régularisation plus tard. Tenez un relevé simple : dates, demi‑journées, motif.

Crédit photo © LePointDuJour


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