Banque de France: les 2 436 tonnes d’or de l’État ne suffisent pas à rembourser la dette

La Banque de France précise pourquoi les 2 436 tonnes d’or ne règlent pas la dette. Elle présente des leviers crédibles pour les finances publiques.

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Faut-il utiliser l’or de l’État pour alléger la dette ? Pourtant, le débat revient, porté par des chiffres parfois spectaculaires et des promesses rapides. Dès qu’il s’agit de Banque de France, la question mêle émotions, règles techniques et responsabilités publiques.

Or de l’État : ce que l’on croit, ce qui compte

Selon les données publiques, la France détient environ 2 436 tonnes d’or. Ainsi, au prix actuel, cela représente de l’ordre de 170 à 180 milliards d’euros. Ce stock est un actif stratégique, réservé aux temps durs. La Banque de France en assure la garde et la gestion pour le compte de l’État.

Ensuite, ces réserves ne dorment pas. Elles soutiennent la crédibilité financière du pays et de l’Eurosystème. Par ailleurs, elles sont conservées en lieux hautement sécurisés, en France et chez des partenaires. La Banque de France agit dans un cadre strict, avec des contrôles et des audits.

Qui décide des ventes et pourquoi cela change tout

D’abord, la décision de vendre ou d’acheter de l’or relève d’une stratégie monétaire. La Banque de France agit de manière indépendante, dans le cadre européen. Des ventes encadrées ont eu lieu dans les années 2000, pour rééquilibrer le portefeuille de réserves. Depuis, la prudence domine, car l’or joue un rôle d’assurance.

« Vendre l’or ne supprime pas la dette ; cela échange un bouclier contre du cash, avec des risques de long terme. »

Pourtant, l’attrait d’un chèque immédiat reste fort. Le prix du métal fluctue, parfois violemment. Ainsi, une sortie au mauvais moment peut coûter cher. C’est pourquoi la Banque de France privilégie des décisions graduelles et justifiées.

Peut-on rembourser la dette en vendant l’or ?

Faisons le calcul. La valeur de l’or se chiffre autour de 170–180 milliards d’euros, quand la dette publique dépasse 3 000 milliards d’euros. Par conséquent, une vente totale ne couvrirait qu’une fraction limitée. De plus, la Banque de France perdrait un actif clé pour traverser les crises.

  • L’or est un actif de réserve, pas un budget.
  • Les gains non réalisés ne sont pas distribuables.
  • Vendre réduit la diversification.
  • Les marchés scrutent les signaux envoyés.
  • Un produit ponctuel ne règle pas un besoin durable.

Ensuite, l’or est comptabilisé au coût d’acquisition, avec des comptes de réévaluation. Ces gains latents ne sont pas de l’argent disponible pour l’État. En pratique, ils protègent le bilan de la banque centrale contre les chocs. La Banque de France ne peut verser que des résultats réalisés, et sous conditions.

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Par ailleurs, la remontée des taux a modifié l’équilibre des revenus des banques centrales. Certaines ont affiché des pertes temporaires. En France, la trajectoire dépend des taux, des revenus d’intérêts et des provisions. La Banque de France adapte ses réserves pour préserver sa capacité d’action.

Les règles comptables et européennes à l’épreuve des idées reçues

D’abord, le financement monétaire direct de l’État est prohibé par le droit européen. La banque centrale ne peut pas acheter la dette au Trésor à la demande. Ensuite, les dividendes ne sont versés qu’après dotations aux réserves prudentielles. La Banque de France suit ces règles, comme l’exige l’Eurosystème.

De plus, la gouvernance encadre toute cession d’actifs. Les autorités budgétaires sont informées, mais ne pilotent pas les opérations. En revanche, la transparence progresse via des rapports annuels accessibles. Ces documents expliquent comment la Banque de France gère l’or et ses risques.

Quelles pistes réalistes pour les finances publiques ?

Pour avancer, plusieurs leviers existent sans toucher au stock d’or. Une stratégie de dette plus lissée peut réduire la charge d’intérêts. Aussi, des réformes qui renforcent la croissance améliorent le ratio dette/PIB. La Banque de France éclaire ces débats avec des analyses et des scénarios.

Ensuite, l’information du public compte. Mieux comprendre le rôle des réserves évite de fausses promesses. Ainsi, chacun distingue un actif de sécurité d’une caisse de paiement. La Banque de France mène des actions pédagogiques utiles sur ce sujet.

Enfin, la stabilité financière reste la priorité. L’or participe à ce filet de sécurité, au même titre que d’autres actifs. Si le contexte change, les choix devront rester mesurés et documentés. La Banque de France dira ce qui est faisable, ce qui ne l’est pas, et pourquoi.

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Crédit photo © LePointDuJour


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