Vous gardez vos économies sur le Livret A ? Erreur de débutant ou refuge avisé en 2025 selon vos objectifs

Livret A à 1,7 % rassure. En 2025, France Investissement veut financer l’économie réelle. Faut-il bouger? Avantages, risques.

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Votre Livret A reste le refuge préféré des ménages. Son taux à 1,7 % net attire des milliards, malgré une inflation encore présente. Un projet, baptisé France Investissement, veut maintenant orienter une part de l’épargne vers l’économie réelle.

Livret A: à quoi sert votre argent aujourd’hui

Le Livret A offre une épargne simple, liquide et défiscalisée. Le taux est bloqué à 1,7 % pour protéger le pouvoir d’achat. Les fonds sont accessibles à tout moment. Le risque en capital est nul.

Derrière ce livret, la Caisse des Dépôts centralise une grande partie des dépôts. L’argent finance le logement social, la rénovation et des infrastructures locales. Le mécanisme soutient des investissements de long terme. Les banques conservent aussi une part pour le crédit.

L’encours dépasse aujourd’hui 400 milliards d’euros pour le Livret A, et plus de 500 milliards avec le LDDS. Les versements nets battent des records sur fond d’incertitude. Le produit rassure dans une période chahutée. Il sert de matelas de sécurité.

« Le Livret A reste le socle de l’épargne populaire: sûr, liquide, sans fiscalité, et utile au logement social. »

Cette force a une limite. Une épargne immobilisée en sécurité ne finance pas toujours les entreprises. L’économie productive a besoin de capital patient. C’est le point de départ du projet France Investissement.

Pourquoi l’État pousse l’idée de France Investissement

Bercy veut canaliser une petite part de l’épargne vers des projets productifs. Le schéma France Investissement viserait des PME, des ETI et la transition. L’objectif est de créer un pont entre épargnants et entreprises. Le Livret A ne serait pas remplacé.

Ce produit ciblerait l’industrie, l’énergie, la santé et le numérique. Il s’appuierait sur des fonds gérés par des acteurs reconnus, dont Bpifrance et des sociétés privées. Le rendement serait potentiel, non garanti. Le capital pourrait varier à la hausse comme à la baisse.

  • Rendement visé plus élevé que le Livret A, mais sans garantie
  • Investissement tourné vers des entreprises françaises et la transition
  • Horizon de détention plus long, avec moins de liquidité

Concrètement, la distribution passerait par les banques et l’assurance-vie. Des frais encadrés et une information claire seraient clés. L’État pourrait créer un label pour garantir des critères simples. Un ticket d’entrée bas ouvrirait le dispositif à tous.

« France Investissement viserait à transformer l’épargne dormante en capital patient, au service des entreprises et des emplois en France. »

Ce que cela change pour un épargnant

Prenons un foyer avec 15 000 euros sur un Livret A. Il garde sa poche de sécurité pour les imprévus. Il peut allouer une fraction modérée à France Investissement, selon son profil. La part dépend de ses objectifs et de son horizon.

Une règle simple aide à décider. Conserver l’équivalent de 3 à 6 mois de dépenses sur des supports liquides. Au-delà, on peut viser un rendement supérieur avec un risque mesuré. Une mise en place progressive, par versements réguliers, lisse les à-coups.

La liquidité change la donne. Le Livret A reste disponible à tout moment. Un produit d’investissement impose souvent un temps de détention plus long. Il faut accepter des variations de valeur.

Autre point clé, les frais. Ils grignotent la performance sur la durée. L’épargnant a intérêt à regarder les coûts et la transparence. Un label public pourrait faciliter la comparaison.

Comment cela se place face aux autres enveloppes

Le PEA-PME met déjà en avant l’« économie réelle ». Il propose une fiscalité attractive après 5 ans. L’assurance-vie en unités de compte offre du choix et de la souplesse. Le Plan d’épargne avenir climat cible les moins de 21 ans.

France Investissement comblerait un angle mort: la lisibilité et l’accès. Une promesse claire, des critères posés, et une lisibilité sur l’usage des fonds. Le dispositif s’ajouterait aux briques existantes. Il servirait d’aiguillage pour une épargne de long terme.

Points d’attention, fiscalité et calendrier

Le projet reste en cours de travail. Le cadre précis, la fiscalité et la gouvernance ne sont pas finalisés. Les autorités devront valider les règles de gestion et d’information. Les premiers contours visent la simplicité et la protection des épargnants.

La question fiscale compte pour l’adoption. Un avantage ciblé peut accélérer la collecte. Reste à savoir s’il passera par l’assurance-vie, un compte dédié, ou un label. Le message attendu: un outil clair, accessible et lisible sur les frais.

Tout investissement comporte des risques. Marché, crédit, liquidité, et gouvernance des projets. La diversification réduit les chocs mais ne les efface pas. L’investisseur doit rester discipliné.

Le Livret A garde sa place. Son rôle social et son filet de sécurité ne bougent pas. France Investissement viendrait en complément, pas en substitut. L’arbitrage se fera au cas par cas.

À quoi regarder avant de se lancer

Le temps de détention prévu par le produit. Les frais de gestion et d’entrée. La part allouée aux PME, aux ETI et à la transition. La présence d’un reporting clair sur l’impact en France.

Demandez un simulateur simple. Vérifiez la cohérence avec votre budget et vos projets. Gardez votre épargne de précaution sur des supports garantis. Investissez le reste avec méthode, sur un rythme défini.

Ce que l’État cherche à obtenir

L’objectif est double. Soutenir le financement des entreprises et garder la confiance des ménages. Un produit lisible évite les hésitations. Un cap clair attire les flux sur la durée.

Le pays dispose d’une épargne élevée. Une petite réallocation peut peser sur l’emploi et l’innovation. Les priorités iraient vers la décarbonation, l’industrie et la santé. Le suivi public renforcera la crédibilité.

Le succès tiendra à trois leviers. Un cadre simple, un coût maîtrisé, et un réseau de distribution large. Les ménages veulent une proposition directe. Ils attendent des exemples concrets de projets financés.

Le débat sur le taux du Livret A restera sensible. La stabilité rassure, mais le rendement réel varie avec l’inflation. D’où l’intérêt d’une brique complémentaire pour qui le peut. Avec une pédagogie claire, sans fausse promesse.

Crédit photo © LePointDuJour


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