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L’erreur n°1 sur le relevé Agirc-Arrco
Le piège le plus courant, c’est l’année travaillée qui n’apparaît pas ou le pointage d’un employeur mal rattaché. Un simple décalage de date d’entrée ou de sortie peut effacer des points. Un changement de statut cadre / non-cadre mal déclaré peut, lui, basculer des cotisations au mauvais régime. Le résultat tombe à la retraite : une baisse du montant, parfois durable.
Cette faille vient souvent d’un flux de données incomplet. Les historiques longs, les fusions d’entreprises, la bascule Agirc-Arrco en 2019 et les déclarations sociales (DSN) créent du risque. Une chaîne brisée, et l’année disparaît. Le relevé Carsat peut, lui, afficher la période, mais pas le relevé de points Agirc-Arrco.
Beaucoup se disent que tout ira bien au moment de la liquidation. Mauvais calcul. Plus vous attendez, plus la recherche de preuves devient rude. Agissez dès que vous repérez un écart.
“La première vérification, c’est la présence de chaque année travaillée et d’un nombre de points cohérent avec votre salaire et votre statut.”
Des indices qui doivent vous alerter
Une année à zéro point alors que vous étiez salarié. Une baisse brutale de points sans baisse de salaire. Un employeur qui disparaît entre deux postes. Ce sont des signaux forts à traiter sans délai.
Comparez, année par année, votre relevé Agirc-Arrco avec vos bulletins de salaire et votre relevé Carsat. Repérez les changements de statut ou de convention. Sur 2019, surveillez la conversion des anciens points Agirc et Arrco en points uniques. Un saut anormal à cette date mérite un signalement.
Comment corriger sans attendre
Rassemblez tout de suite vos preuves. Visez simple et solide : bulletins de salaire, certificats de travail, attestations Pôle emploi, contrats, attestations de congé maternité ou d’arrêt maladie longue durée. Scannez-les lisiblement en PDF. Classez par année pour gagner du temps.
Connectez-vous à votre espace Agirc-Arrco. Utilisez la fonction “signaler une anomalie” ou la demande de régularisation. Décrivez le problème en trois lignes claires : année, employeur, erreur constatée. Joignez les pièces, en taille réduite mais lisible.
“Une régularisation se joue sur des preuves simples : bulletins de salaire, certificats et dates exactes. Plus le dossier est net, plus la correction va vite.”
Pensez à votre état civil : nom de naissance, date de naissance, numéro de Sécurité sociale. Une erreur d’identité peut scinder votre carrière en deux et bloquer des points. Demandez aussi la fusion de numéros d’adhérent si vous en avez eu plusieurs au fil des postes.
Anticipez le calendrier. Visez une vérification complète 12 à 24 mois avant la date de départ. Relancez si besoin, par écrit, tous les deux mois. Gardez une trace des échanges et les accusés de réception.
Cas fréquents après 2019
La fusion Agirc-Arrco a simplifié le système. Elle a aussi créé des zones de frottement. D’anciens cadres ont vu des points mal basculer. Des emplois courts ou en intérim ont parfois échappé à la reprise.
Autre source d’écart : la DSN incomplète sur une période, lors d’un rachat ou d’un changement de logiciel paie. La trace existe sur vos fiches de paie, mais pas dans le relevé de points. Le remède reste le même : preuves, signalement, suivi.
Les bons réflexes pour sécuriser votre retraite complémentaire
Faites un audit annuel de votre relevé Agirc-Arrco. Ajoutez une note quand vous changez de poste ou de statut. Gardez chaque bulletin de salaire et un récapitulatif par année. Un classeur papier et un dossier cloud font un duo robuste.
Vérifiez les périodes assimilées : service national, congé maternité, arrêt maladie longue durée, invalidité, chômage indemnisé. Ces droits génèrent des points sous conditions. S’ils manquent, demandez l’inscription avec les justificatifs dédiés.
Surveillez les dates d’entrée et de sortie chez chaque employeur. Un décalage de quelques jours peut supprimer un mois de points. En cas de doute, interrogez l’ex-employeur pour obtenir un duplicata du certificat de travail.
Questions pratiques à se poser avant la régularisation
Ai-je une année sans points alors que je travaillais ? Le relevé Carsat et le relevé Agirc-Arrco disent-ils la même chose ? Mes points évoluent-ils comme mon salaire ? Mes changements de statut apparaissent-ils à la bonne date ?
Ai-je tout centralisé : fiches de paie, attestations, contrats, relevés Pôle emploi ? Mon état civil est-il à jour partout ? Mon signalement est-il clair et sourcé ? Ce mini-checklist évite les retours en chaîne.
Ce qu’il faut retenir pour agir dès maintenant
Erreur n°1 : des années ou des points manquants sur le relevé Agirc-Arrco. Cette faille pèse sur votre retraite complémentaire. Elle se corrige, mais elle demande des preuves datées et une demande structurée. Misez sur la simplicité et la précision.
Premier geste : contrôler les années, les employeurs, les statuts et les dates. Deuxième geste : rassembler les justificatifs clés. Troisième geste : déposer une régularisation claire via votre espace. Puis suivre, relancer, archiver.
Cette vigilance protège votre niveau de vie futur. Elle vous évite des erreurs sournoises, visibles trop tard. Elle remet vos points Agirc-Arrco au bon niveau, en phase avec votre parcours réel. Et elle vous redonne la main sur votre fin de carrière.
Crédit photo © LePointDuJour