En tranchant votre chorizo, vous vous demandez pourquoi il est si rouge ? La vraie raison va vous surprendre

Pourquoi le chorizo est-il si rouge ? Ce n’est pas ce que vous croyez. Indice: une épice fumée. Conseils d’achat et de cuisson.

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Pourquoi le chorizo est-il si rouge, si vif, si appétissant dans l’assiette ? Beaucoup pensent à un colorant, voire à une astuce de fabrication. La réponse surprend, car elle tient surtout à un geste simple de charcutier et à une épice clé.

Pourquoi le chorizo est rouge

La couleur rouge du chorizo vient d’un ingrédient star : le paprika, appelé pimentón en Espagne. Ce paprika, souvent fumé, teinte la viande et parfume la graisse. Rien à voir avec le sang ou un tour de magie. Le rouge vit grâce à l’épice, puis se fixe pendant l’affinage.

Dans les villages, le geste se transmet depuis des générations. On mélange viande, sel, ail et pimentón de la Vera pour obtenir cette couleur si reconnaissable. Le fumage du paprika au bois de chêne donne ce ton profond. Il apporte aussi ce parfum doux et rond.

« Le rouge du chorizo vient du pimentón : quand la graisse fond, on voit ce rouge-orangé qui marque la poêle et raconte le fumé. »

Recettes, régions et coups de main

Chaque région dose le paprika à sa façon. En Rioja et en Navarre, la pâte peut être plus fine. En Estrémadure, le goût fumé se fait plus présent. La couleur varie alors du rouge brique au rouge vif.

Le chorizo espagnol n’est pas le chouriço portugais, au profil plus aillé. Ni le chorizo mexicain, plus frais et chargé en piments secs. Là-bas, l’éclat rouge vient surtout des chiles, puis la cuisson libère une huile rouge intense.

Et les additifs dans tout ça ?

On accuse souvent les nitrites. Leur rôle existe bien : protéger le produit et stabiliser une teinte rosée dans la charcuterie. Mais pour le chorizo, c’est surtout le paprika qui domine la couleur. Le sel, le repos et l’air sec font le reste.

Des colorants peuvent figurer sur certaines étiquettes. On voit parfois E160c (extrait de paprika) ou E120 (carmin de cochenille). Ils renforcent la teinte, surtout dans des gammes basiques. Les chorizos de tradition s’appuient plutôt sur le pimentón seul.

« Lisez la liste d’ingrédients : moins elle est longue, plus la couleur vient du paprika et du séchage, pas d’un colorant. »

Un réflexe simple aide à s’y retrouver. Cherchez la mention DOP Pimentón de la Vera pour l’épice. Cette indication valorise la méthode de fumage et un rouge stable et naturel.

Bien choisir au marché

Regardez la texture : un chorizo sec, à la coupe nette, révèle un grain régulier. La graisse doit être bien répartie, blanche ou ivoire, sans excès de gris. Approchez le nez : un parfum de paprika fumé et d’ail doit apparaître. Préférez des ingrédients courts : viande, sel, ail, paprika, boyau.

Le format dit « sarta » convient aux tranches pour l’apéro. Le « vela » se prête bien aux sandwichs. Pour la poêle, choisissez un chorizo à cuire, plus souple, qui libère une huile rouge idéale pour les pommes de terre.

En cuisine, gérer la couleur et le goût

La magie du chorizo se joue en cuisson douce. La graisse se teinte et nappe la poêle. Cette huile au paprika colore riz, légumes et œufs. Un feu trop vif brûle l’épice et fatigue la couleur.

Pensez aux accords simples. Légumineuses, œufs, pommes de terre, riz : la couleur rouge se marie à la texture moelleuse. Les légumes verts adoucissent le piquant. Un trait de vinaigre relève la fin de bouche.

Pour la paella ou un ragoût, faites suer le chorizo en premier. Réservez l’huile rouge, puis saisissez oignons et poivrons dedans. La base gagne en rondeur et en teinte. La suite du plat suit la même palette.

Au rayon étiquettes : quelques repères

Si vous visez un chorizo sans additif colorant, lisez les mentions E160c et E120 : leur absence indique une couleur portée par le pimentón. Les nitrites et nitrates peuvent apparaître sous E250 et E252. Plusieurs artisans s’en passent, au prix d’un séchage suivi de près. Stockez au frais et à l’abri de la lumière pour protéger la teinte.

Le porc ibérique donne une graisse plus parfumée. Elle fixe mieux l’arôme du paprika et prolonge la couleur. Le prix suit, car l’élevage prend du temps. Une tranche suffit souvent à colorer et assaisonner un plat entier.

Variétés, usages et idées futées

Chorizo doux ou piquant ? Le premier mise sur le paprika doux, la douceur et le fruité. Le second fait parler le pimentón picante, plus franc. On ajuste les quantités selon la chaleur voulue.

En tapas, une poêlée rapide avec un trait de vin blanc donne une sauce rouge brillante. Sur une pizza, ajoutez en fin de cuisson pour préserver la teinte. En salade tiède, le gras rouge assaisonne à la place d’une vinaigrette. L’effet visuel s’ajoute au goût.

Envie d’une version maison, façon saucisse fraîche ? Assaisonnez un haché de porc avec pimentón de la Vera, ail, sel et une pointe de vinaigre. Laissez reposer une nuit pour fixer la couleur. Utilisez vite, ou congelez en petites portions.

Crédit photo © LePointDuJour


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60 avis sur « En tranchant votre chorizo, vous vous demandez pourquoi il est si rouge ? La vraie raison va vous surprendre »

  1. Je suis surpris d’apprendre que la couleur rouge du chorizo vient principalement du paprika et non de colorants artificiels !

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  2. Cette tradition du pimentón transmis de génération en génération, ça donne envie de respecter le savoir-faire des anciens.

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