Voici les maladies qui ouvrent droit à l’AAH en 2025 et beaucoup passent à côté sans le savoir

Les maladies qui donnent accès à l'AAH en 2025 et les critères à respecter. Ne passez pas à côté de vos droits sociaux liés au handicap.

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L’allocation aux adultes handicapés (AAH) représente un soutien financier essentiel pour de nombreuses personnes concernées par une maladie invalidante, un handicap ou une incapacité durable. Pourtant, chaque année, beaucoup ignorent qu’une large palette de maladies chroniques ou évolutives donne bel et bien accès à cette aide, sous certaines conditions fixées par la MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Qui peut en bénéficier ? Quelles sont les pathologies prises en compte ? Voici un panorama souvent méconnu pour mieux comprendre les droits sociaux associés à l’AAH.

À quoi sert l’AAH et quels profils sont concernés ?

L’AAH a été pensée pour garantir un niveau de ressources minimal aux personnes majeures dont la capacité de travail est limitée par un handicap ou une pathologie lourde. L’aide s’adresse principalement à celles et ceux dont le taux d’incapacité atteint au moins 80 %, où se situe entre 50 % et 79 % sous certaines conditions spécifiques liées à l’accès à l’emploi. Au-delà du handicap visible, de nombreuses maladies invalidantes peuvent justifier son attribution.

Il existe parfois une confusion entre maladie chronique et handicap reconnu, pourtant tout trouble affectant durablement la vie quotidienne mérite d’être examiné par la MDPH lors du dépôt de dossier. La diversité des atteintes éligibles montre l’importance de bien se renseigner sur ses droits.


Comment fonctionne la reconnaissance du handicap par la MDPH ?

Pour obtenir la reconnaissance du handicap, il faut déposer un dossier auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Celle-ci étudie la nature de la maladie et son impact sur la vie courante afin de proposer un taux d’incapacité adapté. Ce taux conditionne l’accès à l’AAH ainsi qu’à d’autres droits sociaux, selon l’importance de la gêne éprouvée.

Une commission composée de professionnels de santé et de travailleurs sociaux analyse plusieurs critères : limitations dans les déplacements, difficultés à accomplir des gestes quotidiens, impossibilité d’exercer une activité professionnelle… Le médecin-conseil examine chaque situation individuellement, ce qui explique l’absence de liste exhaustive de maladies reconnues, mais la présence d’orientations précises.

Quelles sont les grandes familles de maladies ouvrant droit à l’AAH ?

Si certains handicaps physiques sont facilement identifiés, de nombreuses affections chroniques ou évolutives restent moins visibles alors qu’elles entravent profondément la qualité de vie. Plusieurs grandes catégories de maladies invalidantes sont régulièrement reconnues comme ouvrant droit à l’AAH, sous réserve que leur impact soit jugé suffisamment significatif par la MDPH :

  • Maladies neurodégénératives : sclérose en plaques, maladie de Parkinson, Alzheimer.
  • Maladies chroniques sévères : insuffisance rénale nécessitant dialyse, diabète avec complications graves, épilepsie résistante aux traitements.
  • Affections psychiatriques persistantes : dépression majeure résistante, schizophrénie, troubles bipolaires handicapants.
  • Handicaps sensoriels ou moteurs importants : séquelles d’accident vasculaire cérébral, paralysie, cécité irréversible.
  • Maladies rares : syndromes génétiques ou métaboliques ayant un fort retentissement sur l’autonomie.

On constate aussi que des troubles moins connus, tels que certaines neuropathies périphériques ou immunodéficiences sévères, peuvent être reconnus. Il est donc indispensable de constituer un dossier médical détaillé prouvant l’impact fonctionnel de la pathologie lors de la demande auprès de la MDPH.

Focus sur les maladies neurodégénératives

Les maladies neurodégénératives telles que la sclérose en plaques, Parkinson ou Alzheimer comptent parmi les motifs fréquents d’attribution de l’AAH. Leur caractère progressif, associé à des troubles moteurs, cognitifs ou comportementaux, conduit souvent à dépasser le seuil de 50 % voire 80 % d’incapacité.

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L’évolution des symptômes impose un suivi régulier auprès de la MDPH, chaque aggravation pouvant faire évoluer le taux d’incapacité. Cette vigilance est essentielle, tant pour la personne concernée que pour ses proches aidants impliqués dans les démarches administratives.

Les maladies chroniques et leurs conséquences sur la vie quotidienne

Certaines maladies chroniques paraissent parfois invisibles, alors qu’elles bouleversent la participation à la vie active ou sociale. On pense à l’insuffisance cardiaque terminale, aux pathologies respiratoires sévères comme la BPCO ou la fibrose pulmonaire, ou encore aux douleurs chroniques rebelles de type fibromyalgie. Dès lors que la maladie compromet concrètement l’autonomie, la MDPH retient volontiers la notion de maladie invalidante.

L’évaluation tient toujours compte de la fréquence et de l’intensité des poussées, des contraintes liées aux traitements ou des absences répétées pour soins. Les échanges avec le comité médico-social permettent de préciser l’étendue réelle des difficultés rencontrées.

Liste non exhaustive de maladies reconnues pour l’AAH

Il n’existe aucune liste officielle définitive, mais l’expérience des associations et médecins permet de recenser les principales maladies reconnues par la MDPH:

  • Sclérose en plaques
  • Maladie de Parkinson
  • Alzheimer et autres démences neuroévolutives
  • Insuffisance respiratoire chronique sévère
  • Diabète grave avec complications invalidantes
  • Cancers avec séquelles importantes après traitement
  • Polyarthrite rhumatoïde avancée
  • Lupus érythémateux systémique lourd
  • Atteintes cardiaques irréversibles
  • Myopathies et dystrophies musculaires
  • Paralysie motrice partielle ou totale
  • Cécités profondes ou déficience auditive totale bilatérale

Des éléments comme le retentissement psychique ou cognitif, même en l’absence de handicap moteur visible, sont étudiés avec le même sérieux par la MDPH. D’où l’intérêt de fournir un dossier personnalisé et complet lors de la demande d’AAH.

Quels sont les critères et conditions d’attribution de l’AAH ?

Pour accéder à l’AAH, il ne suffit pas qu’une maladie figure dans la liste : le taux d’incapacité doit être validé par la MDPH à partir du dossier transmis. Deux grands seuils existent : 80 %, attribué lorsque l’autonomie est très réduite, et 50–79 % pour des incapacités partielles, sous réserve de rencontrer de sérieuses difficultés à retrouver un emploi.

D’autres conditions d’attribution s’appliquent : avoir plus de 20 ans, résider de façon stable en France, disposer de ressources inférieures à un plafond annuel fixé. Chaque situation étant unique, il peut être nécessaire de fournir une expertise médicale complémentaire ou des justificatifs actualisés pour soutenir sa demande.

Le déroulement de la demande auprès de la MDPH

La procédure commence par la constitution d’un dossier comprenant un formulaire administratif, un certificat médical récent et d’autres pièces selon la situation. Un délai de plusieurs mois est parfois à prévoir pour l’étude par la MDPH, suivie d’une notification mentionnant explicitement le taux d’incapacité reconnu.

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En cas de refus, il est possible d’effectuer un recours, éventuellement appuyé par des témoignages de professionnels de santé attestant de la gravité du handicap ou de la maladie invalidante.

Accompagnement, conseils et ressources pratiques

De nombreuses associations proposent un accompagnement pour aider à monter son dossier AAH, vérifier le respect des droits sociaux ou rédiger les arguments médicaux adaptés. Il ne faut pas hésiter à contacter ces réseaux, surtout en cas de maladies rares ou atypiques.

Il est important d’actualiser régulièrement son dossier en cas d’évolution de la maladie, de fournir des certificats détaillés et de mentionner tous les aspects de la vie quotidienne impactés (déplacements, hygiène, relations sociales…). Certains bénéficiaires potentiels renoncent à demander l’AAH faute d’information sur leur maladie : solliciter un avis reste préférable à passer à côté d’un soutien légitime.

Pourquoi beaucoup de personnes passent à côté de leurs droits ?

La principale raison demeure la méconnaissance des critères d’attribution : beaucoup pensent ne pas remplir les conditions ou n’identifient pas leur pathologie comme éligible à l’AAH. D’autres redoutent la complexité administrative ou croient à tort qu’il s’agit d’une allocation réservée aux handicaps les plus graves uniquement.

Face à la diversité des maladies chroniques et à la multiplicité des parcours, il arrive que des personnes attendent plusieurs années avant de déposer leur dossier, voire jamais. Diffuser des informations fiables concernant la liste des maladies reconnues et les démarches auprès de la MDPH est donc crucial pour limiter les ruptures de droits sociaux et favoriser l’accès à cette aide fondamentale.

Crédit photo © LePointDuJour

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