Mère d’un enfant sourd : comment j’ai appris la langue des signes en 3 mois

Une maman a appris la langue des signes en 3 mois pour communiquer avec son enfant sourd. Un témoignage émouvant et inspirant.

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Se retrouver parent d’un bébé diagnostiqué sourd bouleverse tous les repères. Très vite, la question de la communication devient centrale, presque vitale. Dans mon cas, l’annonce de la surdité de mon fils a été un choc, mais elle a aussi déclenché une aventure inattendue : celle de l’apprentissage express de la langue des signes française (lsf). Voici mon témoignage, sans filtre, avec les réussites et les difficultés rencontrées sur le chemin vers une nouvelle forme de dialogue avec mon enfant.

Découvrir la surdité et ses impacts au sein de la famille

L’annonce de la surdité survient souvent brutalement, remettant en cause tout ce que l’on avait imaginé en devenant parent. Les premiers jours sont traversés par l’incompréhension, la peur de mal faire, et surtout cette question obsédante : comment parler à son bébé si le langage oral ne suffit pas ?

Les rendez-vous médicaux s’enchaînent rapidement pour confirmer le diagnostic. À chaque étape, la même angoisse revient : “Va-t-on réussir à se comprendre ?” La famille réagit parfois différemment : entre soutien, inquiétude ou déni. En tant que maman, c’est une navigation à vue dans un univers complètement nouveau.

Pourquoi choisir la langue des signes dès le plus jeune âge ?

Se lancer dans la lsf, c’est avant tout chercher à maintenir un lien fort avec son enfant sourd. Le choix n’a rien d’évident au départ. Des proches suggèrent les appareils auditifs, misant sur la technologie et la rééducation par la langue parlée. Pourtant, apprendre la langue des signes ouvre rapidement une porte insoupçonnée : celle d’une communication naturelle et accessible, adaptée aux besoins du bébé.

Dès les premiers essais, un soulagement s’installe. Même quelques signes appris à la hâte permettent déjà de partager des émotions, d’apaiser des pleurs ou de désigner des objets du quotidien. Un geste qui dit “maman”, un autre pour “encore” ou “fini” : l’impact est immédiat. Le sourire qui éclaire le visage de son enfant quand il comprend… impossible d’oublier ce moment.

Quels sont les avantages d’apprendre la langue des signes en famille ?

Quand toute la famille joue le jeu, la dynamique change réellement à la maison. Les frères et sœurs, pourtant sceptiques au début, deviennent vite des alliés précieux pour l’immersion. Les repas, les jeux, les routines du coucher se transforment en instants d’apprentissage collectif.

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Loin de créer une barrière, la lsf rapproche. Elle invite chacun à être attentif à l’autre autrement, à observer les mimiques, à valoriser l’expression corporelle autant que les mots. Ce processus apaise aussi les frustrations liées à l’impossibilité de se faire comprendre uniquement à l’oral. D’ailleurs, aujourd’hui, de nouveaux outils fondés sur l’intelligence artificielle comme les solutions développées par Google pour l’apprentissage des langues offrent un soutien complémentaire à ceux qui veulent progresser efficacement.

Pourquoi la précocité compte-t-elle vraiment ?

Commencer tôt offre un avantage décisif. Chez le bébé comme chez la maman, le cerveau absorbe la nouvelle langue comme une éponge. Les progrès sont visibles semaine après semaine, et les hésitations s’effacent au fil des répétitions et des rituels quotidiens.

Ne pas attendre la rentrée scolaire ni la maîtrise du langage oral évite bien des tensions inutiles. Plus vite la langue des signes fait partie de la vie de la famille, plus l’enfant sourd développe sa confiance pour explorer le monde, questionner, rire, exprimer son ressenti. Prendre en compte les défis spécifiques de chaque membre de la famille, notamment lorsqu’il s’agit d’adapter le quotidien – par exemple lors des sorties ou des vacances – rappelle l’importance de la préparation, tout comme on peut le lire dans ces conseils de voyage pour familles confrontées à des problématiques de santé.

Comment apprendre la lsf efficacement quand on débute ?

Devenir parent d’un enfant sourd, c’est se confronter à une courbe d’apprentissage rapide. Pas besoin de bagage linguistique particulier, mais un réel engagement à consacrer du temps chaque jour pour assimiler les bases et progresser régulièrement. Une structure simple et régulière porte vite ses fruits.

L’abondance de ressources disponibles aujourd’hui aide beaucoup. Entre livres illustrés, vidéos explicatives et applications mobiles, il existe différentes manières de s’initier. Monter ses propres supports visuels à la maison accélère aussi la mémorisation, surtout quand on invente des petites histoires ou des chansons en lsf.

Quels outils numériques et supports privilégier ?

Voici une courte liste pratique des ressources qui m’ont accompagnée lors de mes trois mois d’apprentissage intensif :

  • Applications mobiles gratuites et payantes adaptées à la lsf
  • Tutoriels vidéo mettant en scène des situations réelles de la vie quotidienne
  • Webinaires organisés par des associations spécialisées
  • Albums jeunesse bilingues (textes écrits + dessins de signes)
  • Jeux flashcards fabriqués maison pour répéter en famille

Le choix dépend de l’âge de l’enfant sourd, de la motivation de la famille et du temps disponible pour pratiquer. Varier les supports maintient la motivation intacte, évitant la routine et la lassitude.

Faut-il se former seul ou rejoindre un groupe d’apprenants ?

Rejoindre un atelier collectif propose plusieurs avantages, notamment le contact direct avec des personnes sourdes, modèles inspirants pour un parent débutant. S’exercer ensemble renforce l’aisance à signer spontanément, puisqu’on apprend à corriger ses erreurs dans une ambiance chaleureuse et décomplexée.

Certains préfèrent débuter seuls, avant de se tourner progressivement vers des rencontres avec d’autres familles confrontées à la surdité. Chacun avance à son rythme et adapte sa méthode d’apprentissage selon ses contraintes et disponibilités.

Mon témoignage : les surprises et défis en 3 mois de lsf

La première surprise ? La rapidité avec laquelle mon enfant intègre les signes, reproduits souvent mieux qu’espéré. Grâce à notre complicité et à nos rires partagés pendant les jeux, il progresse naturellement, transformant l’apprentissage en source de fierté et de joie familiale.

Certaines difficultés restent présentes. Mémoriser le lexique large de la lsf exige de la régularité. Quelques soirs, la fatigue pèse plus lourd et les gestes apparaissent maladroits. Mais, face au regard lumineux de son enfant sourd qui vous signe “je t’aime”, l’envie de continuer ne s’étiole jamais vraiment.

Comment gérer les moments de doute ou de fatigue ?

Chaque parent traverse des périodes où l’envie de laisser tomber pointe son nez. L’impression de stagner est fréquente, surtout quand le quotidien s’accélère. Se fixer de petits objectifs réalistes – cinq nouveaux signes par semaine, par exemple – aide à tenir sur la durée, en célébrant chaque petite victoire.

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Avoir un carnet ou une application dédiée où consigner les nouveautés apprises booste également la motivation. Il permet de mesurer les vrais progrès accomplis sur quelques semaines, malgré la sensation parfois tenace de tourner en rond.

Pourquoi partager son expérience avec d’autres familles ?

Échanger avec d’autres parents d’enfant sourd apporte beaucoup de réconfort et d’astuces concrètes pour contourner les obstacles imprévus. Certaines idées entendues lors de groupes de paroles ont permis d’introduire l’humour ou la créativité dans l’apprentissage.

Participer à des événements associatifs, même ponctuellement, nourrit la motivation collective. On y voit des enfants plus âgés évoluer aisément grâce à leur double compétence en langue des signes et en langue orale : une vision rassurante et inspirante pour elles et eux, comme pour la maman débutante.

Quels changements la lsf apporte-t-elle à la parentalité ?

S’investir pleinement dans la langue des signes bouscule forcément la posture familiale classique. Tout le monde devient acteur de la communication, favorisant le respect et l’écoute active, indispensables à l’harmonie à la maison.

Impossible de négliger la transformation intérieure vécue par la maman. Apprendre une nouvelle langue permet aussi de délaisser certains automatismes verbaux pour donner davantage de place au silence, au regard, au toucher. Le dialogue prend une densité nouvelle, loin de toute superficialité.

Tableau récapitulatif des étapes-clés pour apprendre la lsf en trois mois

Période Objectif Astuce/ressource préférée
Semaine 1-4 S’initier aux signes essentiels : famille, émotions, besoins quotidiens Vidéos courtes, illustrations imprimées, mises en pratique dans la vie réelle
Semaine 5-8 Introduire les signes pour les activités, routines, et premières phrases simples Ateliers collectifs, discussion avec d’autres parents
Semaine 9-12 Enrichir le vocabulaire, aborder la grammaire spécifique de la lsf Jeux ludiques, création d’histoires signées avec l’enfant

L’aventure d’une maman qui veut se faire comprendre de son enfant sourd grâce à la lsf ressemble rarement à un parcours balisé. Chaque famille trouve son propre équilibre, tiraillée entre impatience, petits miracles et coups de fatigue passagers. Pourtant, la proximité retrouvée laisse des souvenirs intenses et modifie durablement la manière d’être parent au quotidien.

Crédit photo © LePointDuJour


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