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Depuis des décennies, la Lune intrigue autant qu’elle guide nos nuits. Une équipe du MIT propose aujourd’hui un regard neuf sur sa Genèse. Selon leurs travaux, un réservoir très ancien se cacherait dans les profondeurs.
Un vestige de la Terre primitive sous nos pieds
Il y a environ 4,5 milliards d’années, un corps nommé Theia aurait percuté la jeune Terre. De cette collision serait née la Lune. Les chercheurs avancent qu’un réservoir dense aurait résisté à ce choc. Il se logerait près de la limite entre manteau et noyau.
Les sismologues observent deux provinces où les ondes ralentissent. Elles se situent sous l’Afrique et sous le Pacifique. Ces zones pourraient être les restes d’un océan de magma cristallisé. Ainsi, elles formeraient un stock profond, lourd et très chaud.
L’étude propose que ce stock soit antérieur à l’impact. Par conséquent, il témoignerait d’une Terre déjà différenciée. Le choc n’aurait pas tout mélangé, indique l’équipe. Pour beaucoup, cela change la narration sur la Lune.
« Un fragment de la Terre d’avant l’impact subsisterait encore, tapi au plus profond du manteau. »
Ce que disent les modèles et les roches
Des modèles numériques testent la stabilité d’un tel réservoir. Ils montrent qu’une couche très dense peut survivre à un impact géant. Ainsi, elle resterait posée à environ 2 900 km de profondeur. Ce résultat éclaire aussi l’histoire de la Lune.
À découvrirAgriculture du futur: une nouvelle façon de produire plus durable émergeLes panaches mantelliques remontent depuis ce plancher profond. Ils alimentent des points chauds comme Hawaï ou Islande. De plus, certaines laves portent des indices en isotopes du tungstène. Ce signal soutient, en partie, le scénario de la Lune et d’une Terre déjà stratifiée.
- Impact géant avec Theia et naissance probable de notre satellite.
- Réservoir profond, dense et chaud, conservé près du noyau.
- Deux grandes provinces sismiques sous Afrique et Pacifique.
- Panaches mantelliques reliant profondeur et volcanisme en surface.
- Indices isotopiques, mais débat scientifique encore actif.
Pourquoi cette piste compte pour les sciences de la Terre
Si ce réservoir est réel, il change notre carte mentale du manteau. Ainsi, la dynamique interne gagnerait en cohérence avec certains volcans. La formation de la Lune viendrait s’inscrire dans un récit plus continu. Aussi, le rôle des impacts précoces serait mieux cadré.
Les géochimistes cherchent des marqueurs de très grand âge. Des rapports d’isotopes du tungstène offrent des pistes mesurables pour relier la Terre et la Lune. En revanche, ces signaux restent faibles et difficiles à isoler. Désormais, les modèles peuvent guider où et comment les traquer.
Ce cadre aide à tester l’évolution thermique de la Terre. Il relie la convection profonde et le champ magnétique. Par conséquent, les conditions de surface deviennent plus lisibles. Même les marées dues à la Lune peuvent être replacées dans le temps long.
Questions ouvertes et prudence scientifique
Un débat oppose encore deux visions. Pour certains, les provinces lentes seraient des fragments de Theia. Pour l’équipe du MIT, elles précèdent l’impact et nourrissent la Lune. Cependant, des preuves indépendantes devront trancher.
Il faudra des images sismiques plus fines et mieux distribuées. Des expériences haute pression testeront la densité des cumulats. En bref, la convergence des méthodes apportera le meilleur test. Alors, le scénario gagnera ou perdra du terrain.
Ce que cela change dans notre regard
Ces résultats rapprochent le ciel et le sous-sol. Ainsi, la Lune devient un repère pour comprendre la Terre. Notre satellite et notre manteau racontent une même histoire, à deux voix. Cette histoire se lit autant dans les roches que dans les cratères.
Les futures missions compareront des échantillons profonds et des roches lunaires. Aussi, des archives déjà collectées restent à revisiter finement. Les liens chimiques avec la Lune pourront s’affiner pas à pas. Chaque nouvel indice sera évalué avec prudence.
À découvrirArnaque carte bancaire: le piège qui vole vos numéros et comment l’éviterLa curiosité guide la science, pas les certitudes. Ainsi, la Lune demeure un phare pour la recherche. Dans les prochaines années, des données plus nettes arriveront. Par conséquent, notre image des débuts de la Terre gagnera en relief.
Crédit photo © LePointDuJour