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Face au rayon huile d’olive, le doute s’installe. L’enquête d’UFC-Que Choisir rappelle que toutes les bouteilles marquées “vierge extra” ne tiennent pas la promesse. Voici les repères concrets pour viser la qualité et éviter les pièges.
Ce que montre l’enquête d’UFC-Que Choisir
Le test souligne un écart entre l’étiquette et la réalité du flacon. Des huiles affichées “vierge extra” ne respectent pas toujours les critères. Les analyses s’appuient sur la chimie et sur une dégustation experte. Résultat: le statut peut basculer en simple “vierge” en cas de défauts.
La norme “vierge extra” repose sur deux piliers. Une acidité ≤ 0,8 % et l’absence de défauts sensoriels (moisi, rance, piqué). L’enquête pointe des problèmes d’oxydation ou de déodorisation de lots trop marqués. Cela confirme que le symbole sur la bouteille ne suffit pas.
“Une belle étiquette ne garantit pas une vraie vierge extra; seuls les critères et le goût tranchent.”
Pourquoi l’étiquette peut dérouter
Les mentions d’origine restent parfois floues. “Origine UE/non UE” signale un assemblage large, sans traçabilité fine. Un sigle AOP ou une origine précise donne plus de repères. “Extraction à froid” signifie un process doux, à distinguer de l’ancienne expression “première pression à froid”.
Le prix ne fait pas la loi. Une huile chère peut décevoir, une huile bien sourcée peut surprendre. Le bio garantit un mode de culture, pas le profil aromatique. La date de récolte et l’emballage en verre sombre pèsent souvent plus que le marketing.
Choisir sa vierge extra au quotidien
Le verre parle vite. Une bonne huile d’olive vierge extra offre de l’amertume et une petite ardence en gorge. Ce “chatouillis” signe des polyphénols frais. La couleur ne dit rien de fiable; on juge au nez et en bouche.
Chaque usage a son profil. Pour l’assaisonnement, cherchez un fruité net et herbacé. Pour la poêle, une vierge extra stable convient, température modérée, autour de 180–190 °C. Stockez à l’abri de la lumière, entre 15 et 20 °C, bouchon bien fermé.
“Moins de lumière, moins de chaleur, plus de fraîcheur: la qualité se garde comme un aliment frais.”
Variez les origines pour varier les plats. Une picual andalouse soutient la cuisson et les tomates. Une koroneiki grecque apporte du peps aux salades. Une picholine française relève poissons, fromages et légumes croquants.
Repères utiles au rayon huiles
Cherchez des détails techniques. Mention de récolte, extraction à froid, variété, et zone d’origine. Un sigle AOP ou une coopérative identifiée rassure sur la filière. Méfiance face aux étiquettes très vagues.
Privilégiez les formats adaptés. Une bouteille de 50 cl suffit souvent pour garder les arômes vifs. Une huile non filtrée peut être plus capricieuse; finissez-la vite et évitez la lumière. Filtrée ou non, refermez dès l’usage.
Ce que disent la science… et le goût
Les critères analytiques racontent une histoire. L’acidité mesure l’état des olives au pressage. Les peroxydes et indices d’oxydation (K232, K270) indiquent l’exposition à l’air, à la chaleur ou à une mauvaise conservation. Plus les valeurs restent basses, plus la chance d’un profil net augmente.
Le goût confirme le laboratoire. Pas d’odeur de carton, pas de rance, pas de moisi. Amertume et ardence bien calibrées, notes d’herbe, d’artichaut, d’amande ou de tomate. C’est ce socle sensoriel qui valide la mention vierge extra.
Repérer les signaux faibles de fraude. Une huile “plate”, sans amertume ni piquant, peut cacher une déodorisation. Les huiles dites “lampantes” n’ont pas leur place à table. En cas de doute, gardez le ticket, signalez le problème au service clients et à la DGCCRF; la vigilance des acheteurs aide le contrôle.
Crédit photo © LePointDuJour