Sans le savoir, vous l’utilisez chaque jour: cet ustensile de cuisine pourrait augmenter le risque de cancers

On l’utilise chaque jour. Cette poêle peut libérer des PFAS. Quels risques ? Comment cuisiner sans crainte ? Nos conseils et alternatives.

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Dans la chaleur de la cuisine, on saisit une poêle antiadhésive sans y penser. Ce geste banal peut pourtant exposer à des PFAS, des substances liées à un risque accru de cancers. L’alerte vise un ustensile de cuisine du quotidien et interroge nos habitudes de cuisson.

L’ustensile de cuisine mis en cause

La poêle au revêtement antiadhésif rend service chaque jour. Elle limite la matière grasse et facilite la vaisselle. Mais un revêtement usé ou trop chauffé peut libérer des particules et des vapeurs indésirables. La question sanitaire entre alors dans l’assiette.

Des experts mettent en avant le rôle de la température et de l’état de la surface. Rayures, chocs, cuisson à feu vif prolongé fragilisent la poêle. Des micro et nanoparticules peuvent migrer vers les aliments. Ce cocktail pèse dans le risque de cancers à long terme.

Le sujet touche aux PFAS, une large famille chimique liée à la performance des revêtements. Le sigle parle peu, mais la science s’y intéresse. PFOA et PFOS, deux molécules de cette famille, soulèvent des inquiétudes. Plusieurs agences sanitaires recommandent la prudence.

“Je ne veux pas paniquer, je veux comprendre les bons gestes dans ma cuisine.”

Que dit la science sur les PFAS et le cancer ?

Des études associent l’exposition chronique aux PFAS à des cancers, dont le rein et le testicule. L’une des molécules, le PFOA, est classée cancérogène pour l’humain par des instances internationales. Les données ne disent pas tout sur chaque poêle, mais le signal existe. La prudence s’impose dans la gestion des sources.

La cuisson n’est pas la seule voie d’exposition. L’eau, l’air intérieur, certains emballages et textiles fluorés en font partie. Mais la poêle antiadhésive reste un point de contact direct avec les aliments. D’où l’idée d’un contrôle plus strict de l’usage et de l’usure.

En Europe, le PFOA est interdit dans les revêtements récents. Des poêles “PFOA free” sont courantes. Cela ne signifie pas l’absence de tous les PFAS. Le consommateur doit donc lire les labels et limiter la chaleur.

“La meilleure poêle, c’est celle que l’on utilise avec mesure, au bon feu et au bon moment.”

D’où vient le risque dans la cuisson ?

Le danger grimpe quand la poêle chauffe à vide. En quelques minutes, la température dépasse les seuils supportés par le téflon (PTFE). Des fumées irritantes peuvent se former. Elles chargent l’air de la cuisine.

Un feu fort sous une poêle usée crée un double effet. La surface craque ou s’écaille. L’usure libère des particules qui se mêlent à la graisse et aux aliments. Le risque s’ajoute à celui des fumées.

Les ustensiles en métal rayent le revêtement et accélèrent sa fin de vie. Une spatule en acier, un couteau ou un fouet dur marquent la surface. Le revêtement devient hétérogène et moins stable. La migration possible augmente.

La cuisine moderne pousse souvent le feu. Saisir une viande, croustiller des légumes, réduire une sauce. Sans ventilation, les vapeurs se concentrent. Un capteur de fumée déclenche parfois, signe d’un excès de chaleur.

Geste par geste : réduire le risque à la maison

Chauffez à feu moyen. Évitez de préchauffer à vide. Ajoutez un filet d’eau ou d’huile pour tamponner la chaleur. Baissez le feu dès les premiers signes de fumée.

Changez de spatule. Bois, bambou ou silicone de qualité gardent le revêtement intact. Lavez la poêle à la main avec une éponge douce. Remplacez-la dès qu’elle est rayée, cloquée ou ternie.

Ouvrez la fenêtre ou activez la hotte en mode évacuation. Couvrez la poêle pour limiter les projections. Évitez les sprays de cuisson qui enrobent la surface et retiennent la chaleur. Rangez la poêle sans empiler d’objets coupants dessus.

Alternatives et choix éclairés

L’inox 18/10 ne contient pas de PFAS. Il demande une petite technique pour éviter que ça n’accroche. Préchauffez doucement, testez avec une goutte d’eau, puis huilez et déposez les aliments. Le résultat devient fiable après quelques essais.

La fonte se bonifie avec l’usage. Un bon culottage crée une protection naturelle. La chaleur se diffuse lentement et cuit à cœur. C’est lourd, mais durable et réparable.

La céramique sans PFAS offre une glisse au départ. Sa tenue dépend de la qualité et des soins. Feu moyen, éponge douce, pas de choc thermique. Remplacez si la surface devient rugueuse.

Le verre et la fonte émaillée vont au four sans souci de revêtement fluoré. Pour des œufs au plat du matin, une petite poêle en inox ou fonte bien saisonnée fait l’affaire. Pour les crêpes, une plaque en acier bleui peut remplacer l’antiadhésif. Varier les ustensiles de cuisine réduit l’exposition globale.

Crédit photo © LePointDuJour


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