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Un piège qui joue sur l’émotion et l’urgence
Le message arrive, souvent d’un contact inattendu ou d’un numéro inconnu. Une vidéo, quelques mots pressants, un ton alarmiste. Le scénario exploite la curiosité et l’angoisse. Le but: vous faire ouvrir un lien piégé.
Dans de nombreux cas, la “vidéo” renvoie vers une page externe. On y promet une “mise à jour vidéo HD” ou un “codec” à installer. Parfois, on vous demande un code à 6 chiffres. Le résultat: vol de données et risque de piratage.
“Ne cliquez pas dans la précipitation: une vidéo mystérieuse sur WhatsApp ne justifie jamais l’installation d’une appli ou la saisie d’un code.”
Comment l’arnaque opère, étape par étape
Étape 1: la mise sous pression. Le message prétend montrer une “vidéo de vous” ou une fonction spéciale type “WhatsApp Gold/Pink”. Il demande de regarder vite ou de partager à vos contacts. Cette urgence est un signal d’alerte.
Étape 2: la bascule vers le phishing. Sur Android, on pousse un fichier APK à installer. Sur iPhone, on redirige vers un site pour voler vos identifiants. Les fraudeurs tentent aussi de récupérer le code WhatsApp à 6 chiffres.
Étape 3: la prise de contrôle et l’usurpation. Une fois votre compte WhatsApp compromis, l’escroc écrit à vos proches. Il demande de l’argent, des codes ou un virement urgent. La chaîne de l’arnaque s’alimente alors de votre carnet d’adresses.
Indices qui ne trompent pas
Des fautes, un ton agressif, une URL étrange. La promesse d’une “vidéo HD” via un lien en dehors du store officiel. La demande d’un “codec” ou d’une confirmation par SMS. Ce sont des marqueurs classiques de phishing et de smishing.
“Une vraie vidéo WhatsApp se lit dans l’appli et ne demande jamais d’installer un plugin, un APK ou de fournir un code reçu par SMS.”
La miniature paraît générique ou floue. Le compteur de vues ou les commentaires semblent faux. L’arnaque pousse à “inviter 5, 10, 20 contacts” pour débloquer la vidéo. Le partage forcé sert la propagation de l’escroquerie.
Vidéo ou lien: la différence change tout. Un fichier reçu d’un contact connu se lit sans ajout de logiciel. Un lien ouvre le navigateur et sort de WhatsApp. La vraie app ne réclame pas de “mise à jour vidéo” par site tiers.
Le profil expéditeur paraît récent ou incohérent. Photo volée, biographie vide, historique de messages suspect. On voit des “appels vidéo” ratés en rafale. Tout pointe vers une usurpation d’identité.
Que faire si vous avez cliqué
Coupez le réseau et stoppez l’hémorragie. Passez en mode avion pour bloquer l’envoi de données. Désinstallez toute appli installée via le lien piégé. Videz le cache du navigateur et fermez les onglets.
Vérifiez votre compte WhatsApp. Ouvrez Paramètres > Appareils connectés et déconnectez tout appareil inconnu. Activez la vérification en deux étapes avec un code PIN. Changez vos mots de passe et mettez à jour le système.
Si des données bancaires ont fuité, appelez vite votre banque. Demandez une surveillance renforcée et, si besoin, une opposition. Conservez des captures des messages, des liens et des écrans. Déposez plainte et signalez le compte sur WhatsApp.
Paramètres WhatsApp à activer pour bloquer l’arnaque
Activez la vérification en deux étapes. Allez dans Paramètres > Compte > Vérification en deux étapes, puis créez un code PIN et renseignez un e‑mail de secours. Ce garde‑fou empêche la prise de contrôle par simple code SMS. C’est le réglage le plus dissuasif.
Durcissez la confidentialité. Limitez qui voit votre photo, votre statut et votre “Vu à” à “Mes contacts”. Dans Paramètres > Confidentialité > Groupes, choisissez “Mes contacts sauf…”. Réduire l’exposition limite le repérage par les fraudeurs.
Surveillez les “Appareils connectés”. Déconnectez les sessions web inconnues. Activez les alertes de sécurité pour les changements de clé. Pensez à la sauvegarde chiffrée de bout en bout des discussions.
Misez sur les mises à jour officielles. Installez WhatsApp via Play Store ou App Store et refusez les APK. Mettez à jour le téléphone et l’app dès qu’un patch sort. Signalez et bloquez tout numéro qui diffuse des liens vidéo suspects.
Crédit photo © LePointDuJour
