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Notifications qui crépitent, messages qui s’empilent, clients qui s’interrogent. Ces derniers jours, Michel-Edouard Leclerc dit son exaspération face aux fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Il assume un droit de réponse, mais ne veut pas passer ses journées à courir après chaque rumeur.
Un dirigeant face aux rumeurs
Sur X ou sur LinkedIn, le patron de Leclerc répond souvent en direct. Il corrige des posts viraux sur les prix, les marges ou le carburant. Il adopte un ton cash, proche du terrain. Il dit parler pour ses équipes et pour les clients.
Les rumeurs se ressemblent. Elles accusent, simplifient, et tournent en boucle. Un extrait de ticket, un visuel tronqué, et la machine s’emballe. La désinformation gagne vite du terrain.
« Si je réponds à chacune de ces conneries… »
Le message tient en deux axes. Répondre quand cela touche la confiance et la facture des ménages. Ignorer ce qui relève de la provocation ou du faux grossier. Et publier des chiffres quand la preuve s’impose.
Comment les intox s’installent sur Leclerc
Tout part souvent d’un post choc. Un prix isolé, sans le contexte du rayon, ni la promo du jour. L’algorithme amplifie l’indignation. Les chaînes privées de messagerie relaient sans vérification.
Dans ce flux, un dirigeant doit trier vite. On mesure l’ampleur, on évalue le risque client. Puis on priorise : corriger ce qui affecte le panier, le pouvoir d’achat et la relation en magasin. Le reste passe après.
Vérifier, répondre, corriger
La méthode s’affine. Identifier la source, remonter au ticket, au rayon, au catalogue. Publier le prix réel, la période, la référence. Et citer, quand c’est possible, une donnée publique pour éclairer le débat.
Rumeur démentie : prix, marges, carburants. Les intox se ressemblent, elles se propagent vite. La réponse doit être claire, chiffrée et datée.
Le ton compte. On parle simple, on montre les preuves, on reste joignable. Un fact-checking précis calme la polémique. Les équipes en magasin relaient au micro-local.
Cette pédagogie sert à tous. Les clients voient la transparence en action. Les collaborateurs disposent d’éléments pour répondre au comptoir. La marque limite la casse réputationnelle.
Empathie et terrain
Dans les magasins, les caissiers encaissent les questions avant tout le monde. Le directeur de site, lui, gère les pics de tension. Quand la rumeur vise le prix du lait ou des pâtes, chacun ressent la pression. Un message clair venu du siège aide à tenir la ligne.
Les clients, eux, ne jouent pas. Leur budget reste serré, même si l’inflation recule. Ils veulent des preuves, pas des promesses. Répondre vite évite la défiance.
Prix, marges, carburant : remettre du contexte sur Leclerc
La distribution vit sur des marges faibles. Un centime de plus ou de moins change une tête de gondole. Confondre la marge des industriels et celle des hypermarchés crée des malentendus. D’où la nécessité de clarifier, point par point.
Sur le carburant, l’émotion est immédiate. Le prix bouge avec les cours, les taxes, la logistique. Quand une station affiche un tarif isolé, une capture peut tromper. La réponse doit rappeler le cadre légal et la période exacte.
Viennent aussi les sujets de shrinkflation et de formats. Un paquet qui rétrécit pour un prix stable choque, même si la mention est sur l’étiquette. Là, les enseignes gagnent à afficher le prix au kilo, au litre, et l’historique quand c’est possible. Le client compare, juge et arbitre.
Stratégie de communication responsable
Parler vrai, mais pas à chaud. Choisir les combats, documenter chaque post, éviter l’ironie gratuite. Un dirigeant qui s’expose assume le risque de l’instantané. Il doit garder le cap : corriger pour protéger la relation client.
Les marques mettent en place des cellules social media et des scripts de réponse. Elles forment les équipes à la lecture des captures « virales ». Et elles posent des rituels : publier un récap hebdo, citer la source, archiver les corrections. La mémoire des preuves devient un atout.
Conseils pratiques pour mieux s’informer et éviter les intox comme avec Leclerc
Avant de partager, vérifier la date et la zone géographique. Regarder le prix au kilo, pas seulement le prix facial. Chercher l’offre en cours : carte de fidélité, remise différée, fin de série. Et comparer avec un second point de vente.
Pour les sujets sensibles, s’appuyer sur une source publique quand elle existe. Un indicateur national, un avis d’une autorité, une note méthodologique. La preuve la plus solide reste celle qui se recoupe. Une capture isolée ne suffit pas.
Enfin, signaler les contenus manifestement faux. Les plateformes disposent d’outils, encore perfectibles. Le signalement ne règle pas tout, mais il freine la viralisation. Et il valorise les réponses étayées.
Crédit photo © LePointDuJour