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En France, les méthodes de cambriolage ont toujours évolué avec les époques et les moyens techniques, mais certaines pratiques restent classiques. Un gendarme a récemment expliqué les nouvelles techniques utilisées par les malfrats.
La gendarme agit contre les cambriolages
La méthode de cambriolage la plus répandue est le repérage préalable. Les gendarmes indiquent que les cambrioleurs observent discrètement une maison ou un appartement pour connaître les horaires d’absence.
Mais aussi la présence éventuelle d’un système d’alarme, ou encore les points faibles comme une porte mal sécurisée ou une fenêtre accessible. Certains vont jusqu’à sonner à la porte sous prétexte d’un faux démarchage pour vérifier si le logement est vide.
L’effraction est ensuite réalisée de différentes manières. La technique du crochetage de serrure reste fréquente, tout comme le forçage des portes ou fenêtres à l’aide de pieds-de-biche.
D’autres utilisent la méthode du cylindre arraché, qui consiste à détruire le barillet de la serrure pour ouvrir facilement. En immeuble, les cambrioleurs passent souvent par les toits, les caves ou les balcons.
À découvrirMichel-Edouard Leclerc annonce une très mauvaise nouvelle et alerte sur l’absence de baisse de prix pour les consommateursIl existe donc aussi des intrusions dites sans effraction, quand une porte est laissée entrouverte ou mal verrouillée. De plus en plus, certains s’appuient sur la technologie : brouillage des alarmes, repérage via les réseaux sociaux pour savoir quand les occupants sont en vacances.
Voire utilisation d’outils électroniques pour neutraliser des systèmes connectés. À la campagne, les vols ont lieu surtout en journée, profitant de l’isolement des habitations.
Des techniques de plus en plus sophistiquées
En ville, ils préfèrent la nuit, quand le bruit se confond avec l’environnement urbain. Les cambrioleurs agissent souvent en équipe organisée : un guetteur reste à l’extérieur, un autre s’occupe de l’effraction, tandis qu’un dernier fouille les lieux en ciblant bijoux, argent liquide et matériel électronique facile à revendre.
René, adjudant-chef de la Gendarmerie nationale, suit de près l’évolution des méthodes employées par les cambrioleurs. Pendant des années, ceux-ci utilisaient des signes tracés à la craie pour marquer les habitations ciblées.
« Ces marquages ont bel et bien existé par le passé », confie-t-il à Journal du Net. Mais aujourd’hui, une technique plus discrète est en train de remplacer ces anciens codes.
Désormais, les malfaiteurs déposent de simples papiers pliés en deux sur le mobilier urbain. « On en trouve sur des poteaux électriques ou de signalisation. Cela peut être un indice, une manière de repérer une maison », explique René.
Ces papiers serviraient à indiquer qu’un logement est vide ou qu’il présente un intérêt particulier. Lorsqu’il en aperçoit, le gendarme agit immédiatement : « Je m’arrête et je les enlève. »
En parallèle, il constate une recrudescence des techniques de ruse. Les cambrioleurs n’hésitent plus à se faire passer pour de faux policiers, gendarmes, livreurs ou agents EDF pour se faire ouvrir la porte.
Ce gendarme explique les dernières techniques des cambrioleurs
« Ils jouent sur l’apparente légitimité pour entrer chez les victimes alors qu’elles sont présentes », détaille-t-il. Malgré ces méthodes de repérage et de manipulation, l’effraction reste la principale façon de pénétrer dans les domiciles.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire de la sécurité des foyers, réalisé avec Covéa, Saretec et Verisure, 85,4 % des cambriolages reposent toujours sur cette méthode classique. Pour limiter les risques, René rappelle qu’il est crucial de ne rien laisser à l’extérieur en cas d’absence prolongée.
« Avant de partir en vacances, certains objets peuvent devenir des aides précieuses pour les cambrioleurs. Une simple poubelle ou une table de jardin peut faciliter l’escalade ou l’effraction », prévient-il.
À découvrirVersement exceptionnel de 900 euros pour 15 millions de Français cet été : qui va en profiter ?Il y a toutefois une note positive. Selon le ministère de l’Intérieur, le nombre de cambriolages a reculé de 8,1 % entre avril 2024 et juillet 2025, restant inférieur aux niveaux d’avant la pandémie.
Cette baisse s’expliquerait par deux facteurs, selon l’adjudant-chef. D’une part, les Français se disent mieux équipés, car les alarmes, caméras et détecteurs sont devenus plus abordables et faciles à installer soi-même.
D’autre part, la population est davantage sensibilisée aux risques. En parallèle, les délinquants se tournent vers d’autres formes d’escroqueries, comme les faux livreurs ou les fraudes bancaires, qui connaissent une nette progression.
Crédit photo © LePointDuJour