Carrefour, Leclerc, Auchan, Picard : ces géants de la grande distribution accusés de négliger les personnes aveugles

Comment Leclerc et Picard font face aux critiques des associations d'aveugles sur l'accessibilité de leurs sites et applications !

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Depuis plusieurs mois, l’accessibilité des sites internet et applications mobiles des grandes enseignes françaises suscite un intérêt croissant. Les démarches récentes menées par des associations de personnes aveugles et malvoyantes mettent en lumière les difficultés persistantes rencontrées lors de la navigation sur certaines plateformes majeures, notamment celles de Leclerc et Picard. L’enjeu est clair : garantir à tous les consommateurs un accès facilité aux informations et services en ligne.

Pourquoi Leclerc et Picard font-ils l’objet d’une mise en demeure ?

Des associations de défense des droits des personnes déficientes visuelles ont annoncé avoir adressé une mise en demeure à quatre grandes enseignes du quotidien français : Leclerc, Carrefour, Auchan et Picard. Cette action cible principalement leurs sites internet et applications mobiles qui, selon ces organisations, ne respectent pas pleinement les critères d’accessibilité imposés par la loi.

Les problèmes recensés concernent la lecture automatique des contenus, l’absence de balises adaptées ou encore des éléments essentiels inaccessibles via synthèse vocale. Pourtant, depuis octobre 2019, la réglementation impose aux entreprises possédant des sites publics ou privés d’assurer leur accessibilité à toutes les catégories de public, y compris les handicapés visuels. Face à ce constat, les associations souhaitent faire respecter ce droit fondamental afin d’éviter l’exclusion numérique d’une part significative de la population.

Quels obstacles pour les clients aveugles et malvoyants ?

L’enjeu va bien au-delà d’une simple question technique. Pour une personne malvoyante, commander ses courses sur internet devient souvent un véritable parcours du combattant. Sur certains sites de distribution comme ceux de Leclerc et Picard, la navigation s’avère complexe sans fonctionnalités dédiées telles que des descriptions accessibles ou des options compatibles avec les logiciels de lecture d’écran.

Concrètement, les utilisateurs rapportent des menus difficiles à localiser, des images produits dépourvues de description ou des boutons illisibles pour les logiciels de vocalisation. Ces obstacles limitent la capacité à effectuer des achats quotidiens, consulter les catalogues ou accéder aux offres promotionnelles, créant ainsi une inégalité entre clients valides et personnes en situation de handicap visuel.

Les exigences légales et réglementaires en matière d’accessibilité numérique

La législation française s’appuie sur le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA), qui définit des règles précises pour la conception des sites web ouverts au public. Depuis 2019, la directive européenne renforce ces obligations, obligeant les entreprises à publier une déclaration d’accessibilité claire et à corriger rapidement tout manquement signalé.

En pratique, les enseignes doivent intégrer des outils adaptés dès la conception. Cela implique la vérification régulière du code des pages, la formation continue des équipes web et surtout, la prise en compte des retours des usagers concernés. La non-conformité expose à des sanctions légales et nuit à la réputation comme à la crédibilité institutionnelle des marques impliquées, qu’il s’agisse de Leclerc, Picard ou d’autres acteurs majeurs.

Comment améliorer concrètement l’expérience utilisateur pour tous ?

Face à la mise en demeure, les enseignes citées sont incitées à réagir rapidement. Plusieurs mesures concrètes existent déjà pour remédier aux problématiques identifiées : repenser la structure des menus, ajouter des descriptions textuelles, adapter les contrastes de couleurs et tester systématiquement les interfaces avec des lecteurs d’écran.

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Impliquer directement des personnes concernées dans la phase de test permettrait aussi de mieux prendre en compte leurs besoins spécifiques. Certains distributeurs commencent à collaborer avec des experts externes afin de diagnostiquer les failles et proposer des modèles alternatifs plus inclusifs, un enjeu partagé par Carrefour, Auchan ou toute autre grande surface.

  • Revoir la conformité RGAA des plateformes existantes
  • Former continuellement les développeurs aux normes d’accessibilité
  • Assurer la présence de descriptions alternatives pour toutes les images
  • Proposer une hotline dédiée en cas de difficulté de navigation
  • Renforcer la sensibilisation interne auprès de l’ensemble des salariés

Ces initiatives replacent l’humain au cœur des évolutions numériques des grandes surfaces françaises, tout en répondant à leurs obligations éthiques et légales. L’intégration systématique de retours utilisateurs pourrait devenir un gage d’exemplarité. Ce processus profiterait à un public bien plus large que celui des seuls déficients visuels, car l’accès facilité bénéficie également aux seniors et aux nouveaux internautes.

L’impact de la médiatisation sur les pratiques des grandes enseignes

Mettre en lumière ces enjeux à travers des actions juridiques et médiatiques pousse les enseignes à accélérer leur transformation digitale. La pression croissante des associations de consommateurs trouve aujourd’hui un solide relais dans l’opinion publique, rendant difficile toute tolérance à l’immobilisme face à la question de l’accessibilité des sites web.

Les conséquences économiques ne sont pas négligeables pour les distributeurs concernés : perte de parts de marché, baisse de fréquentation ou diminution de l’image de marque peuvent survenir lorsque l’accessibilité n’est pas garantie. Parallèlement, une amélioration rapide de ces aspects numériques devient un atout concurrentiel majeur dans le secteur très disputé de la grande distribution alimentaire.

Crédit photo © LePointDuJour


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