Cet additif interdit dans l’alimentation reste autorisé dans de nombreux médicaments

Découvrez pourquoi un additif alimentaire interdit est toujours présent dans de nombreux médicaments, malgré les inquiétudes sur sa sécurité.

Montrer le sommaire Cacher le sommaire

Depuis plusieurs années, le débat autour de certains additifs alimentaires prend de l’ampleur. En France, un colorant blanc autrefois couramment utilisé a été interdit dans les produits alimentaires dès 2020 en raison de soupçons sérieux quant à son potentiel cancérogène. Pourtant, alors que les rayons des supermarchés se sont adaptés, cet additif se retrouve encore dans la composition de milliers de médicaments administrés quotidiennement par de nombreux patients. Cette situation soulève de nombreuses questions sur la réglementation des additifs, la santé publique et les alternatives envisagées.

Quelle est la nature de cet additif interdit dans l’alimentation ?

L’additif concerné a longtemps servi de colorant blanc dans une multitude de produits industriels, principalement alimentaires. Depuis 2020, son usage dans l’alimentation est prohibé en France à la suite de décisions fondées sur des évaluations scientifiques. Une étude menée en 2016 par l’INRA pointait particulièrement ses effets indésirables potentiels, notamment des lésions colorectales précancéreuses observées chez l’animal.

Malgré son interdiction dans l’alimentaire, cet additif controversé continue d’être employé pour sa capacité à assurer un aspect esthétique uniforme dans plus de 4 000 médicaments disponibles sur le marché français. Il est fréquemment recherché pour ses propriétés opacifiantes, ce qui lui permet de masquer la couleur de principes actifs ou d’enrober certains comprimés.

Pourquoi cet additif reste-t-il présent dans autant de médicaments ?

L’usage persistant de cet additif dans les médicaments tient avant tout à des raisons techniques et réglementaires. Pour obtenir le coloris, la texture et la stabilité indispensables à la formulation de comprimés, de nombreux fabricants privilégient encore ce composant. Les alternatives équivalentes, bien que recherchées, n’offrent pas toujours la même efficacité ni la même compatibilité avec certaines substances médicamenteuses sensibles.

À découvrir Alerte sanitaire : quand les médicaments contre l’hypertension créent la panique

D’autre part, le processus d’évaluation et de substitution d’un ingrédient dans des formulations médicales impose une démarche rigoureuse. Modifier la recette exige non seulement d’obtenir de nouveaux tests toxicologiques, mais aussi d’engager des études de stabilité et de biodisponibilité, ce qui demande du temps et des investissements importants pour chaque spécialité concernée.

Quelles conséquences pour les patients exposés ?

Pour les personnes devant prendre quotidiennement plusieurs traitements, la présence d’un additif controversé dans leurs médicaments peut s’avérer préoccupante. Nombreux sont ceux qui relatent un sentiment d’injustice en constatant cette “double peine” : devoir lutter contre la maladie tout en étant exposés à un risque additionnel soupçonné, évoqué par diverses associations de patients.

Les autorités sanitaires insistent cependant sur le fait qu’à ce jour, aucune preuve irréfutable ne confirme la dangerosité directe de l’additif lors d’une utilisation médicamenteuse conforme aux indications. Néanmoins, des agences indépendantes jugent nécessaire de suivre de près les évolutions scientifiques afin d’ajuster rapidement la réglementation si besoin.

Les mesures prises face à la controverse

Face à l’inquiétude des patients et à la pression médiatique, plusieurs pays européens, dont la France, ont déjà modifié la législation alimentaire pour aboutir à son bannissement à table. Côté médicaments, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) suit cette problématique depuis plusieurs années, veillant à relayer les recommandations aux laboratoires pharmaceutiques et à orchestrer la transition vers des excipients alternatifs lorsque cela apparaît faisable.

Les groupes industriels concernés sont régulièrement invités à accélérer leurs recherches de solutions de remplacement. Si certains avancent lentement, d’autres commencent à reformuler certaines références de spécialités médicales afin de délaisser peu à peu le colorant en cause, démontrant ainsi la complexité du passage théorique à la réalité industrielle.

À découvrir Punaises de lit : comment éviter d’en ramener dans ses valises après les vacances

Comment repérer les médicaments contenant cet additif ?

La traçabilité des additifs figure parmi les principaux outils permettant aux consommateurs comme aux professionnels de santé d’identifier la présence de ce type de substance. Sur chaque notice, la liste complète des excipients utilisés doit apparaître clairement, conformément à la réglementation européenne en vigueur. Le colorant est généralement inscrit sous sa dénomination internationale et parfois accompagné de son numéro E associé.

Pour tous ceux souhaitant vérifier la composition de leurs médicaments, il existe plusieurs solutions pratiques :

  • Lire minutieusement la rubrique “composition” sur la notice papier fournie par le pharmacien ;
  • Utiliser les bases de données officielles accessibles en ligne, comme la base des médicaments de l’ANSM ou celle de l’Agence européenne des médicaments ;
  • Demander conseil auprès de son pharmacien, qui pourra informer précisément sur la présence ou non du fameux additif.

Certaines associations mettent également à disposition des guides listant les galéniques et marques concernées afin de faciliter le suivi pour les patients chroniques ou fragiles.

Quelles perspectives pour de futurs changements réglementaires ?

Depuis l’interdiction de l’additif dans l’alimentation, la pression monte naturellement sur le secteur pharmaceutique. Plusieurs groupes parlementaires et ONG alertent sur un possible paradoxe sanitaire entre les exigences appliquées à l’industrie agroalimentaire et celles maintenues dans le domaine des médicaments.

À moyen terme, un durcissement progressif de la réglementation pourrait apparaître, soit par un retrait graduel dans certaines classes thérapeutiques, soit via l’harmonisation européenne. Cette évolution dépendra largement des résultats des efforts de recherche menés sur les alternatives et du consensus scientifique émergent autour du risque effectif lié à cet excipient.


Supportez notre travail en partageant cet article !