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La flambée des prix de l’énergie touche de plus en plus de foyers français. La question se pose, pourquoi 3,8 millions de Français payent plus cher que les autres l’électricité et le gaz ? Nous allons voir ensemble pourquoi ces ménages subissent des factures plus élevées que la moyenne.
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Électricité et gaz : une inégalité qui persiste
Alors que les tarifs réglementés ont disparu pour le gaz, ils subsistent pour l’électricité. Ce qui crée une distorsion entre les clients. Près de 3,8 millions de Français font face à des prix plus élevés.
C’est ce que révèle ainsi une étude de la CRE. Ces ménages dépendent encore des offres de marché. Elles sont souvent indexées sur des coûts volatils. Parmi eux, nombreux sont ceux qui ont souscrit des contrats avant la crise.
À l’époque, ces offres semblaient très bonnes. Mais à ce jour, elles pèsent lourd sur le budget. Les fournisseurs ont donc augmenté leurs tarifs… Contrairement à EDF. Car l’État encadre les prix.
Cette situation crée une injustice flagrante entre les foyers. Certains paient bien plus que leurs voisins, pour une même conso’. Pourtant, peu de clients ont conscience de cette disparité.
Beaucoup ignorent même qu’ils pourraient réaliser des économies en changeant de contrat. La CRE alerte donc sur ce déséquilibre.
Cela concerne donc les habitants de Strasbourg, de Gignac dans l’Hérault. Ainsi que ceux du petit village de Rosoy dans l’Oise. Tous ne ne peuvent pas vraiment changer de fournisseur d’électricité. Et ils ne sont pas les seuls.
Au total, cela touche donc 3,8 millions de personnes en France. Soit un peu plus de 5 % de la population. La raison ? Dans ces communes, ce n’est pas Enedis qui gère la distribution de l’électricité. Ce sont des entreprises locales de distribution, ou ELD.
En 2024, il y en avait 132. Nos confrères de RMC expliquent que « 110 sont consacrées à l’électricité. Mais aussi 5 consacrées au gaz et 17 mixtes. C’est-à-dire fournissant à la fois électricité et gaz à leurs communes. »
Quelle est la raison de ces surcoûts ?
Frédérique Feriaud, directrice générale au Médiateur national de l’énergie, en a dit plus sur ces structures aux tailles si disparates. « En 1946, la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz créait EDF et GDF (devenu Engie). »
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« Mais cette loi offrait aux collectivités la possibilité de conserver leur rôle dans la distribution de l’énergie. Certaines en ont donc profité pour garder l’indépendance de leur réseau ».
Pendant des années, la coexistence de ces ELD avec les distributeurs d’énergie nationaux se passait bien. Mais tout a changé en 2007. Et pour cause ! Les marchés de l’énergie sont ouverts à la concurrence.
À l’échelle nationale, il y a 32 % des clients qui ont quitté EDF pour aller chez un autre fournisseur. Comme TotalEnergies, Ohm. Ou bien Octopus… Mais dans des régions gérées par des ELD, la pénétration de ces fournisseurs est impossible.
À Strasbourg, par exemple, il y a 98,5 % des clients qui sont chez ÉS. À Metz 98,2 % sont chez UEM. Voilà qui peut donc poser un problème. Frédérique Feriaud explique qu’il reçoit des messages de clients d’ELD. Ils se plaignent « de ne pas pouvoir changer de fournisseur.
Les clients veulent trouver moins cher. Mais ils ne peuvent pas ! Pourquoi ? L’expert en a dit plus : « Je pense qu’au début de l’ouverture à la concurrence, il y a eu une résistance des ELD qui ne voulaient pas qu’on marche sur leurs plates-bandes ».
« Mais elles sont de plus en plus pointées du doigt par l’Autorité de la concurrence et la Commission de régulation de l’énergie. Depuis quelques années elles œuvrent donc davantage pour harmoniser leurs SI avec ceux nationaux ».