IPTV : cette excuse ne sera plus acceptée si vous vous faites arrêter

Si vous possédez un IPTV de manière illégale ou que vous souhaitez en bénéficier d'un, méfiance. En effet, les amendes vont pleuvoir.

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Depuis plusieurs années maintenant, les IPTV font partie intégrante des foyers. Cependant, si vous en utilisez un de manière illégale, vous vous exposez à de gros risques.

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IPTV : un succès colossal

Les services IPTV illégaux connaissent un succès croissant en France depuis plusieurs années. Ces plateformes proposent, pour quelques dizaines d’euros par an, un accès illimité à des centaines de chaînes payantes.

Mais aussi des films récents et des événements sportifs en direct. Cette offre illégale séduit de nombreux foyers français attirés par des prix dérisoires face aux abonnements légaux à Canal+, beIN Sports, Netflix ou Amazon Prime.

Le principe est simple : l’IPTV, pour « Internet Protocol Television », fonctionne en diffusant les flux vidéo par Internet. Les pirates récupèrent les signaux officiels des diffuseurs, les réencodent et les redistribuent à leurs abonnés via des applications dédiées.

Mais aussi des boîtiers Android ou des sites web. Pour l’utilisateur, la manipulation est souvent rapide, il suffit d’entrer une liste de lecture (m3u) dans une application comme Smart IPTV ou IPTV Smarters.

En France, l’IPTV illégale est un véritable casse-tête pour les ayants droit et les autorités. Selon l’ARCOM (ex-Hadopi), plusieurs millions de Français auraient déjà eu recours à ces services.

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Les pertes pour les diffuseurs et la filière audiovisuelle se chiffreraient en centaines de millions d’euros par an. Ce phénomène alimente un écosystème parallèle qui profite aux réseaux criminels organisés, qui blanchissent souvent ces revenus.

Des sanctions qui pleuvent

Les sanctions encourues sont lourdes. Jusqu’à 3 ans de prison et 300 000 euros d’amende pour les revendeurs, voire davantage en cas de circonstances aggravantes.

Les consommateurs, eux, s’exposent à des poursuites pénales et à des dommages et intérêts réclamés par les ayants droit. Si, dans la pratique, les utilisateurs ont longtemps bénéficié d’un sentiment d’impunité, cette situation évolue.

L’ARCOM a multiplié les blocages administratifs de sites et de serveurs IPTV. Des opérations de police ciblent les revendeurs, mais aussi les clients, comme on l’a vu récemment en Italie et en Espagne.

Pendant longtemps, une sorte de règle non écrite régnait dans l’univers du piratage audiovisuel. Si les revendeurs de contenus illégaux prenaient de gros risques, les simples consommateurs, eux, n’avaient donc pas grand-chose à craindre.

Mais cette époque d’impunité semble toucher à sa fin. En Italie, la justice a décidé de hausser le ton, et la nouvelle a de quoi refroidir des milliers d’adeptes de l’IPTV illégal.

Tout a commencé avec l’opération menée en décembre 2024 contre Italia TV. La Guardia di Finanza de Naples a ainsi démantelé ce service illégal qui comptait environ 6 000 abonnés, principalement en Italie, mais aussi en Belgique et en Suisse.

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Pour 80 euros par an, ces clients pouvaient regarder à volonté les films des grands studios, des séries Netflix ou Disney+. Et surtout les matchs très convoités de Serie A diffusés par Sky et DAZN.

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Le cerveau présumé de cette organisation, Cristian Fidato, un jeune homme de 23 ans, vient d’être lourdement condamné. Le 16 juin, le tribunal de Naples l’a envoyé quatre ans et quatre mois derrière les barreaux et lui a infligé une amende de 22 000 euros.

Son complice Anatoliy Perrotta a, lui, écopé d’une peine avec sursis. Mais au-delà du sort des organisateurs, c’est la suite qui marque un tournant inédit. Le procureur adjoint de Naples, Silvio Pavia, a confirmé que l’enquête avait permis d’identifier les abonnés.

Selon La Stampa, les premières amendes ont déjà commencé à tomber. Cette offensive judiciaire n’est pas un simple coup de semonce.

Déjà, le mois précédent, dans une autre affaire similaire, 2 282 amendes avaient été envoyées à des utilisateurs. La législation italienne prévoit des sanctions claires : de 51 euros pour une première infraction jusqu’à 5 000 euros en cas de récidive.

Comme l’a rappelé Luigi de Siervo, le PDG de la Serie A : « Des amendes de 150 à 5 000 euros vont bientôt arriver […] C’est une mesure qu’on aurait préféré éviter, mais elle est devenue inévitable ».

Cette stratégie soulève cependant des interrogations. Voir des utilisateurs risquer plusieurs milliers d’euros d’amende alors que le chef d’un réseau ayant généré près de 850 000 euros ne paie qu’une amende de 22 000 euros pose la question de la proportion des peines.

Aujourd’hui, l’Italie devient un véritable laboratoire d’une nouvelle doctrine anti-piratage, plus musclée et directe. Le signal envoyé à toute l’Europe est clair : se cacher derrière un écran ne garantit donc plus l’anonymat.


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