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En France, on pense souvent que le système de retraite repose uniquement sur la répartition, où les actifs financent directement les pensions des retraités grâce à leurs cotisations retraite. Pourtant, une dimension moins visible existe : une partie du modèle français s’appuie aussi sur la retraite par capitalisation. Même si elle demeure marginale, cette forme d’épargne soulève régulièrement des débats lors des discussions politiques ou syndicales autour de la réforme des régimes de retraite. Quels sont donc ces dispositifs de capitalisation et qui en bénéficie réellement ?
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Qu’entend-on par retraite par capitalisation ?
On distingue aujourd’hui deux grands principes dans l’organisation de la retraite en France : la répartition et la capitalisation. Avec la première, chaque génération paie pour la précédente via ses cotisations sociales, illustrant ainsi la solidarité intergénérationnelle. La seconde, à l’inverse, fonctionne selon un principe individuel : chacun épargne pendant sa vie active pour constituer un capital, lequel servira à générer ses propres revenus après l’âge légal de départ.
La retraite par capitalisation prend diverses formes : contrats collectifs au sein de certaines entreprises, produits d’épargne retraite individuelle ou encore fonds de pension réservés à certaines professions. Si elle reste minoritaire, elle offre plus de flexibilité et permet de compléter les régimes obligatoires avec des solutions adaptées à chaque situation.
Où retrouve-t-on déjà la capitalisation en France ?
Plusieurs dispositifs complémentaires existent pour les salariés comme pour les indépendants. Ces outils financiers servent surtout à renforcer les ressources futures de ceux qui souhaitent sécuriser leur niveau de vie à la retraite. Ils témoignent de la présence réelle de la capitalisation, même si celle-ci n’est pas majoritaire.
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- Plan d’Épargne Retraite (PER) : lancé en 2019, il regroupe différentes modalités d’épargne-retraite, individuelles ou collectives, accessibles aux particuliers et aux entreprises.
- L’ancien PERP (Plan d’épargne retraite populaire) : il permettait la capitalisation volontaire avant d’être remplacé progressivement par le PER.
- Les « articles 83 » : certains employeurs proposent encore ces contrats collectifs à cotisations définies, principalement destinés aux cadres ou non-cadres.
- Des caisses autonomes pratiquent partiellement la capitalisation, notamment chez les professions libérales ou dans certains secteurs publics comme les banques ou les industries pétrolières.
D’autres produits, tels que l’assurance-vie, sont également utilisés comme supports d’une stratégie de capitalisation, même si leur objectif principal n’est pas toujours dédié à la retraite.
Qui profite actuellement de la retraite par capitalisation ?
Les bénéficiaires de la capitalisation présentent des profils variés, mais ils ont souvent une meilleure connaissance financière ou une capacité d’épargne supérieure à la moyenne. Les cadres, dirigeants d’entreprise et travailleurs indépendants figurent parmi les principaux utilisateurs de ces produits.
Pour les salariés des grandes entreprises, les dispositifs d’épargne salariale et de retraite collective constituent souvent une porte d’entrée accessible : Plans d’épargne entreprise (PEE), Perco puis désormais PER collectif permettent d’accumuler des droits supplémentaires. Néanmoins, seuls certains secteurs disposent d’une tradition historique, notamment la banque, l’assurance ou certains groupes industriels majeurs.
Différences entre capitalisation individuelle et collective
En dehors des régimes proposés par l’employeur (collectif), l’épargne personnelle se fait sur une base totalement volontaire. Deux logiques coexistent donc : soit l’entreprise joue un rôle moteur en abondant les versements, soit l’individu organise lui-même son effort d’épargne selon ses capacités et objectifs.
Cette dualité crée une inégalité d’accès : tous les actifs ne travaillent pas dans une structure offrant ces avantages. De plus, beaucoup ignorent qu’ils peuvent ouvrir un PER individuel et bénéficier d’un avantage fiscal en déduisant tout ou partie de leurs versements de leur revenu imposable.
Pourquoi la capitalisation demeure-t-elle marginale ?
La capitalisation est encore perçue comme un complément facultatif – parfois incertain – face au socle solide de la répartition auquel la majorité des Français restent attachés. L’aversion nationale au risque financier et la forte culture de solidarité expliquent la portée limitée de ce mode d’épargne.
D’autres freins existent : une diffusion restreinte des produits, un manque d’information auprès du grand public sur l’investissement à long terme, ainsi qu’un cadre législatif historiquement peu favorable à un développement massif de la capitalisation.
Quels enjeux pour l’avenir ?
L’équilibre entre répartition et capitalisation fait l’objet de débats réguliers, surtout lorsque surgissent des inquiétudes sur la viabilité financière du système actuel. Certains acteurs économiques plaident pour développer la capitalisation afin de diversifier les sources de financement et de réduire la pression sur la solidarité intergénérationnelle.
Au fil des réformes, l’État encourage l’épargne retraite à travers différents avantages fiscaux ou l’assouplissement des conditions de sortie des plans. Toutefois, de nombreuses questions subsistent quant à la sensibilisation des jeunes actifs et à la place de l’investissement boursier hors assurance-vie dans les habitudes des ménages français.
Vers une possible expansion ? Quelles limites observer ?
Malgré les incitations, plusieurs obstacles persistent : méfiance envers les marchés financiers, gestion budgétaire axée sur le court terme ou encore attentes modérées concernant les rendements. Les crises passées renforcent cette prudence générale vis-à-vis de la capitalisation.
Ainsi, bien que la capitalisation progresse lentement, aucun bouleversement majeur ne semble devoir remplacer le modèle traditionnel à court terme. Pour anticiper l’avenir, il faudra suivre de près les évolutions législatives et les nouvelles pratiques de gestion patrimoniale chez les générations montantes d’actifs.