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Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) est une épargne que l’État règlemente. Il vise à favoriser l’épargne des ménages ou des personnes les plus modestes. À l’instar du Livret A, c’est par arrêté du ministère de l’Économie, sur proposition du Gouverneur de la Banque de France, que l’État fixe son taux, deux fois par an, en fonction du niveau de l’inflation. Le LEP s’adresse alors aux foyers dont les revenus ne dépassent pas un plafond.
En théorie, sa rémunération devrait chuter à compter du 1ᵉʳ août. Sauf qu’avec les élections législatives anticipées, il se pourrait que les choses changent.
Que révèlent les dernières estimations de l’Insee pour le taux du LEP ?
Une fois par mois, l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (Insee) dévoile l’évolution de la hausse des prix.
Ainsi, ce vendredi 28 juin, l’institut a publié son estimation provisoire pour le mois de juin 2024, avant la publication de ses chiffres définitifs qui aura lieu le 12 juillet.
Ainsi, « sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 2,1 % en juin 2024. Après +2,3 % en mai », peut-on alors lire sur le rapport de l’Insee.
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Au regard de ces estimations, un recul du taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP), dont l’objectif premier est de protéger l’épargne des Français de l’inflation, à compter du 1ᵉʳ août prochain, est en théorie, mécanique.
En effet, le rendement du LEP fait l’objet d’une réévaluation deux fois par an. Le 1ᵉʳ février et le 1ᵉʳ août. Son taux se calque, en théorie, sur l’évolution de l’inflation au cours du semestre précédent. Et, l’Insee la prévoit à 2,5 % entre janvier et juin 2024.
« Si l’on s’en tient au seul critère de l’inflation, pour fixer ce taux, la rémunération du LEP devrait passer de 5 % aujourd’hui à 2,5 % donc. Mais ce n’est pas le seul critère », nous explique alors MoneyVox.
Mais cela ne se produira pas !
Si l’on tient compte des données d’inflation des premiers mois de l’année, la moyenne se situe à 2,40 %. Si elle reste à ce niveau jusqu’à fin juin, la formule de calcul donne alors un taux du LEP à 2,50 %.
Mais attention ! Le taux du LEP ne peut être inférieur à celui du Livret A, majoré de 0,50 point.
Donc, le taux du Livret A faisant l’objet d’un gel à 3,00 % jusqu’en février 2025… Le taux du LEP ne pourrait donc pas descendre en dessous de 3,50 %.
En revanche, une intervention du ministre de l’Économie, pourrait limiter cette baisse. Cela avait d’ailleurs été fait le 1ᵉʳ février dernier lorsque le taux du LEP avait été maintenu à 5,00 %. Et ce, malgré une inflation à 4,40 %.
Taux théorique du LEP à 3,7 %
En conséquence, en théorie, le taux du LEP devrait être, à partir du 1ᵉʳ août de 3,7 %. C’est-à-dire les 3,2 % du taux technique du Livret A + le bonus de 0,5 point de rémunération que la règlementation prévoit.
Mais qui sera le chef du gouvernement lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet ? Ce dernier a le pouvoir de fixer un autre taux que celui de la formule de calcul.
« Le nouveau gouvernement ne souhaitera pas prendre comme première mesure un décret pour baisser le taux du LEP. Ce ne serait pas très populaire… », juge alors l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, que MoneyVox a relayé.
Selon cet économiste, il est fort à parier que le nouveau gouvernement, peu importe le parti politique, s’accorde un peu de temps avant de modifier le taux du LEP.