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Un drame survenu début juin à La Rochelle remet en lumière la question sur la visite médicale obligatoire pour les conducteurs seniors. Mais c’est une décision qui ne fait pas tout à fait l’unanimité.
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Un terrible accident
Une automobiliste de 80 ans a perdu le contrôle de sa voiture l’année dernière. Elle a causé la mort d’une enfant de 10 ans et blessant plusieurs autres. Cette tragédie réveille alors une inquiétude déjà ancienne dans l’opinion publique.
Cela relance les discussions au Parlement. La conductrice, jugée ce mardi, a expliqué avoir subi un malaise au volant. Elle a alors traversé la route sans prévenir et percuté un groupe d’enfants à vélo.
Cet accident, survenu dans des conditions météo favorables et sur une route calme, soulève aussi de nombreuses interrogations. La question de l’aptitude physique des conducteurs seniors revient au cœur des préoccupations.
Les chiffres de la sécurité routière confirment aussi une tendance inquiétante. Dans le département de la Vienne, la moitié des personnes tuées sur la route en 2024 avaient plus de 65 ans. Dans 60 % des cas, les conducteurs seniors étaient jugés responsables des accidents.
Ces données alimentent le débat sur l’instauration d’un suivi médical obligatoire à partir d’un certain âge. Une proposition de loi circule déjà au Parlement. Elle prévoit alors une visite médicale tous les quinze ans pour tous les conducteurs.
Puis tous les cinq ans à partir de 70 ans. Cette mesure s’inspire des règles déjà appliquées dans quatorze pays européens. Une directive européenne prévoit d’ailleurs une généralisation de ces contrôles médicaux d’ici à 2030.
« C’est paradoxal »
« On demande un certificat médical pour le moindre semi-marathon et pas pour le permis ? C’est paradoxal », a lancé un député favorable à cette réforme, rapporte aussi presse-citron. Le collectif « Sauver des vies, c’est permis » soutient cette initiative.
Sa porte-parole, Floraine Jullian, a perdu sa mère dans un accident causé par un conducteur senior. Elle milite activement pour cette loi. Elle a alors affirmé : « Ajouter une visite médicale semble cohérent« .
Les familles de victimes espèrent donner du sens à leur souffrance à travers ce combat. Les parents de Margot, la fillette tuée à La Rochelle, souhaitent que cet événement tragique serve à éviter d’autres drames.
Pour eux, instaurer des contrôles médicaux pour les conducteurs seniors relève du bon sens. Mais cette idée ne fait pas l’unanimité auprès de tout le monde. Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d’automobilistes », y voit aussi « une atteinte aux libertés individuelles« .
Il dénonce une stigmatisation des conducteurs seniors et prépare une campagne intitulée « vieillir et conduire ». L’objectif ? Défendre le droit à la mobilité des plus âgés. L’argument de la ruralité renforce la position des opposants.
Une mesure pour les conducteurs seniors qui divise
Dans de nombreuses zones rurales, le permis de conduire reste indispensable. Les transports publics y sont souvent absents. Retirer le permis à un senior, c’est parfois le priver de toute autonomie.
L’association « 40 millions d’automobilistes » propose une alternative. Selon elle, seul le médecin traitant devrait pouvoir signaler un problème à une commission médicale. Ce signalement déclencherait alors une évaluation.
Cette solution permettrait d’éviter une mesure généralisée tout en assurant un certain niveau de sécurité. Les conducteurs seniors eux-mêmes n’affichent pas une position unique. Certains reconnaissent la nécessité d’un suivi médical.
D’autres affirment rester suffisamment lucides pour décider de cesser de conduire sans qu’une loi ne les y oblige. Le député Frédéric Valletoux défend la proposition de loi. Il estime que le texte pourrait rallier une majorité.
