France Travail : ce dispositif peu connu permet de trouver un job 5 fois plus vite

France Travail propose pléthore de services et certains d'entre eux restent encore méconnus de ceux qui perçoivent des allocations.

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Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, Pôle emploi est devenu France Travail, un établissement public réformé, fruit de la loi pour le plein emploi adoptée en décembre 2023. D’ailleurs, l’établissement propose des services que peu de personnes connaissent.

France Travail poursuit ses engagements en 2025

L’objectif de France Travail est de coordonner tous les acteurs de l’emploi et de l’insertion (Missions locales, Cap emploi, CAF, départements…). Dans un véritable guichet unique.

Cette réorganisation s’inscrit dans une stratégie ambitieuse : atteindre un taux de chômage autour de 5 % d’ici à 2027. En 2025, France Travail consolide sa montée en puissance.

Tous les allocataires du RSA sont désormais automatiquement inscrits. Cela force une redéfinition de l’accompagnement et ces bénéficiaires doivent s’engager à accomplir au minimum 15 heures d’activité hebdomadaire.

Cela peut prendre la forme de formations, ateliers, stages, immersions… Tout ceci, encadrés par un contrat d’engagement unifié et en cas de non-respect, des sanctions graduées se disent prévues.

Elles vont de la suspension à la suppression totale de l’allocation. De plus, un suivi renforcé est déployé pour les publics les plus fragiles : référent unique, entretiens mensuels, suivi personnalisé, notamment pour les chômeurs de longue durée.

Cependant, un défi majeur de France Travail demeure. Faire face à la montée des charges, nouveaux entrants du RSA, développement des missions, renforcement des contrôles (doublement prévu à un million par an).

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Une mission côté entreprises

Du côté des entreprises, France Travail a lancé depuis fin 2024 la marque France Travail Pro. Elle se voit ainsi dotée d’outils adaptés (ouverture élargie, numéro dédié, méthode de recrutement par simulation, plateforme MatchFT, etc.) pour attirer les PME/TPE.

Si les entreprises se disent globalement satisfaites (87 %), le recours reste faible. Surtout dans les petites structures (20 %) et le défi reste donc de concurrencer les plateformes privées (LinkedIn, Indeed) et les agences d’intérim.

De plus, France Travail engage ses équipes dans les territoires, avec plus de 6 000 conseillers entreprises. Ces derniers effectuent 200 000 visites en 2024 pour comprendre les besoins locaux.

Enfin, la réforme entend promouvoir une modernisation numérique (systèmes d’information communs, matching IA, suivi digital). Mais aussi améliorer l’inclusion (personnes handicapées, jeunes, parents isolés), et renforcer l’efficacité de l’écosystème de l’insertion.

D’ailleurs, les demandeurs d’emploi titulaires d’une RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) se verront ravis d’apprendre cette nouvelle. France Travail vient de lancer Handimatch.

Un dispositif inédit spécifiquement pensé pour les quelque 500 000 chômeurs en situation de handicap actuellement inscrits auprès de l’opérateur public. Plus de 40 % sont en situation de chômage de longue durée, un chiffre en hausse de 7,6 % en un an.

« C’est le reflet direct d’une conjoncture économique difficile », analyse Caroline Dekerle, directrice du programme Inclusion Handicap chez France Travail. Mais le contexte n’explique pas tout.

France Travail propose un dispositif unique pour trouver du travail

Les réticences des employeurs jouent aussi un rôle important. Beaucoup redoutent des contraintes d’aménagement de poste ou des profils jugés complexes à former.

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Des craintes souvent infondées, car dans 8 cas sur 10, le handicap est invisible. Comme dans les cas de diabète ou d’épilepsie. « Ces préjugés ferment la porte à des candidats parfaitement aptes », déplore Caroline Dekerle.

« Quand on comprend la diversité des handicaps, on réalise qu’aucun poste n’est incompatible, par principe. Il faut élargir les perspectives des recruteurs ! » Certaines entreprises l’ont bien compris.

Recruter un travailleur handicapé ne relève pas seulement de la bonne intention : c’est aussi un levier concret pour faire face aux tensions sur le marché du travail. Mais jusqu’ici, de nombreux recruteurs peinaient à identifier les bons profils.

Et pour cause : 80 % des handicaps se disent invisibles, beaucoup de candidats préféraient ne pas le mentionner, de peur d’être discriminés à la lecture de leur CV. C’est précisément ce que veut changer Handimatch.

Grâce à une pastille bien visible sur le site FranceTravail.fr, les offres déposées par des entreprises véritablement engagées dans l’inclusion — les handiengagées — sont clairement identifiables. Résultat, 500 demandeurs d’emploi ont déjà retrouvé un poste.

Et les premiers chiffres sont frappants. Alors que seules 6 % des offres classiques se disent pourvues par des personnes en situation de handicap, ce taux grimpe à plus de 26 % pour celles estampillées Handimatch.

Pour l’instant, Handimatch est actif dans 13 régions. Mais France Travail entend bien élargir rapidement son champ d’action à l’ensemble du territoire. Une campagne de communication nationale est d’ailleurs en préparation, pour faire connaître le dispositif.


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